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59 % des enseignants ont dû gérer un cas de harcèlement au cours de leur carrière (IFOP)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 08 novembre 2023.

Le harcèlement scolaire concernerait “près d’un collégien et lycéen sur cinq“, selon un nouveau sondage réalisé par l'institut IFOP pour l'association Marion la main tendue auprès de 1000 collégiens et lycéens, 1000 parents et 200 enseignants.

La “cartographie assez glaçante du phénomène“ que livrent les résultats montre que si garçons et filles sont concernés dans des proportions identiques (16 %) , en termes d'âge les 16-20 ans (24 %) sont davantage victimes que les 13-15 ans (15 %) et les 10-12 ans (13 %) “probablement parce que le risque d’être harcelé augmente avec le temps passé dans les établissements scolaires“. Le fait d'être en situation de handicap augmente le risque d'être harcelé (35 % des jeunes sont concernés) tout comme de vivre en internat, dont “le huis clos est un terrain fertile pour ce phénomène“ (30 % des internes concernés). La “timidité“ est la première raison avancée par les jeunes harcelés (42 %) et les parents des enfants concernés (31 %) pour expliquer ce qui a provoqué les violences, “souvent parce qu’ils sont ceux qui manquent de ressources pour se défendre face aux violences subies et ainsi stopper la spirale des violences avant sa mise en place.“

Les violences se concentrent avant tout au collège (53 %), elles se déroulent “avant tout dans les lieux qui peuvent échapper à la surveillance des adultes“, comme la cour de récréation (94 %), les couloirs (83 %). Le harcèlement entre pairs en milieu scolaire est perçu comme n'étant “pas appréhendé à sa juste mesure par les pouvoirs publics“ (chez 85 % des jeunes, 92 % des parents et 86 % des enseignants). Les parents sont 87 % à juger cette lutte prioritaire, sachant que ce qui les angoisse le plus en pensant à la rentrée scolaire de leur enfant est l’insécurité à l’école (31 %) ou une mauvaise intégration (25 %), devant le fait qu’il ait de mauvais enseignants (19 %) ou des mauvais résultats (18 %).

L'IFOP constate toutefois que l’évocation des situations de violence rencontrées “est une pratique courante chez les jeunes harcelés (84 %)“. Dans 90 % des cas révélés, les parents prennent contact avec l’établissement scolaire, leurs interlocuteurs étant majoritairement le directeur de l’établissement (47 %), le professeur principal (40 %) et le CPE (34 %).

De leur côté, les enseignants “sont nombreux à avoir dû gérer un cas de harcèlement entre élèves au cours de leur carrière (59 %)“, avec pour signes l’isolement d’un élève, le fait qu’il n’interagisse plus avec ses camarades (74 %) ou encore le fait qu’un élève s’efface et ne parle plus en classe (48 %), et dans une moindre mesure des résultats scolaires qui se détériorent (39 %) et des retards ou absences répétées (28 %). Deux tiers des enseignants ne s’estiment pourtant pas suffisamment armés pour faire face à une situation de harcèlement entre élèves, surtout par manque de formation (52 %). D'ailleurs, “seuls 19% ont reçu une formation dédiée à la prévention et à la gestion des cas de harcèlement entre élèves et 61% estiment que les moyens humains ne sont pas suffisants pour agir dans l’établissement“, poursuit l'institut de sondage dans son analyse des résultats de l'enquête.

Dès lors, leurs réactions “prennent le plus souvent la forme d’une discussion pour reporter le problème à leur hiérarchie (69 %) ou discuter du problème avec d’autres enseignants (60 %), plutôt que la mise en place d’actions concrètes pour lutter contre“ tandis que l’organisation de rendez-vous (28 % avec les parents, 22 % avec les élèves harceleurs), les sanctions à l’égard des élèves harceleurs (23 %) “sont des recours bien moins courants“. Au final, seulement 48 % des parents sont satisfaits la façon dont les choses sont traitées par les établissements, quand 37 % d'entre eux ne sont pas satisfaits du tout.

A noter que si “les résultats de l’étude montrent que le phénomène est perçu comme étant en augmentation - par les parents, les enseignants et les jeunes- précise l'IFOP, il n’est pas pour autant possible de conclure à un accroissement du nombre de cas d’élèves harcelés.“

L'étude de l'IFOP ici

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