Directeurs d'école : la part des directrices diminue quand la taille des écoles augmente (DEPP)
Paru dans Scolaire le mardi 31 octobre 2023.
En 2021-2022, 47 596 professeurs du 1er degré étaient également directeurs d’école, qu'ils soient totalement ou partiellement déchargés d’enseignement, calcule la DEPP dans une note d'information publiée ce 31 octobre. Parmi ceux-ci, 91 % exercent dans le secteur public, 14 % sont affectés à un réseau d’éducation prioritaire (REP).
Dans le secteur public, tandis que 86 % des enseignants sont des femmes, seulement 81 % des enseignants qui assurent la fonction de directeur et enseignent simultanément sont des femmes, et elles ne représentent que 59 % des directeurs totalement déchargés (donc directeurs des écoles les plus importantes, ndlr). Dans le secteur privé sous contrat, si la population des enseignants du premier degré est encore plus féminisée (92 % sont des femmes), cette proportion est de 83 % chez les directeurs-enseignants et de 69 % chez les directeurs totalement déchargés.
Un tiers des directeurs d’école du secteur public (34 %) n’ont aucune décharge d’enseignement ou sont très faiblement déchargés, 38 % ont un quart de leur temps en décharge d’enseignement, 18 % un tiers ou la moitié, et 10 % sont fortement ou totalement déchargés d’enseignement. Dans le secteur public ( comme dans le privé sous contrat), les directeurs totalement déchargés sont arrivés dans leur établissement plus récemment : depuis en moyenne 7,3 ans contre 8,7 ans pour les autres.
En outre, explique le service statistique du minitsère de l'Education nationale, plus la décharge est importante, plus les directeurs d'écoles sont âgés, avancés dans leur carrière et sont des hommes. La part des femmes diminue en effet lorsque la quotité de décharge augmente : les directeurs d’école sont 2,6 fois plus souvent totalement déchargés d’enseignement que les directrices d’école (17 % contre 7 %).
Surtout, explique la DEPP, dans le secteur public entre 2015-16 et 2021-22 la proportion de directeurs faiblement ou non déchargés (1/4 de leur temps ou moins) a baissé de près de 9 points au profit de décharges plus importantes, et la part des directeurs totalement déchargés a augmenté dans cette même période de près de 4 points. Des évolutions qui sont encore plus importante en REP. Il semblerait en effet qu'au-delà des aspects réglementaires spécifiques aux décharges des directeurs, “les mesures successives de dédoublements de classe mises en œuvre depuis 2017 en réseau d’éducation prioritaires ont induit mécaniquement une hausse du nombre de classes dans ces écoles et par conséquent du volume des décharges“. Ainsi, la part des directeurs du public en éducation prioritaire exerçant dans de grandes écoles (au moins 8 classes) est passée de 44 % à 58 % entre 2015 et 2021. Dans le secteur privé également (sans la politique des dédoublements mais avec celle du plafonnement à 24 élèves par classe), “la proportion de directeurs ayant un quart de décharge ou moins a baissé de 15 points au profit des décharges plus élevées : + 7 points pour les directeurs déchargés un tiers de leur temps et + 6 points pour les directeurs fortement ou totalement déchargés alors que la taille des écoles évolue peu.“
Globalement, plus les écoles sont grandes plus les directeurs exercent en milieu urbain, en éducation prioritaire, plus les missions d’enseignement se réduisent au profit des missions de direction, plus ils sont expérimentés et plus la part des hommes augmente. A contrario, lorsque les femmes prennent ces fonctions, “c’est plus souvent dans les plus petites écoles associées à des bonifications indiciaires (BI) et indemnités de sujétion spéciale (ISS) moindres. Plus le nombre de classes de l’école est important, plus le parcours professionnel évolue vers de nouvelles missions (moins d’enseignement et plus de direction d’école) et des niveaux de rémunération plus importants, plus la part des femmes diminue, même si elles restent majoritaires.“
A noter enfin que lors de leur première prise de fonction, les directeurs doivent réglementairement suivre certaines formations, c'est pourquoi 91 % des néo-directeurs ont participé à au moins un module de formation continue en 2021-22. Plus généralement, les directeurs totalement déchargés dans le public sont moins nombreux (70 %) que les directeurs-enseignants à avoir suivi au moins un module de formation continue (88 %, contre 87 % pour l’ensemble des enseignants du premier degré).
La note ici