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Quand deux députés RN cherchent à pénétrer dans un lycée de Seine-Saint-Denis

Paru dans Scolaire le mardi 03 octobre 2023.

Pour une intersyndicale CGT (Educ'action), FSU (SNES et SNEP), SUD éducation et UNSA Education, "l'extrême droite n’a rien à faire dans (les) établissements (scolaires)". Le communiqué commun, publié ce 3 octobre, fait référence à un incident en date du 19 septembre. "Deux députés du Rassemblement National ont tenté de pénétrer dans l’enceinte du lycée Utrillo", à Stains (Seine-Saint-Denis).

Comme tous les députés RN, Julien Odoul et Laurent Jacobelli "sont autorisés à visiter à tout moment les lieux de privation de liberté", peut-être ont-ils cru qu'il en allait de même pour les établissements scolaires. Or ceux-ci "ne font l'objet d'aucune disposition analogue" (selon l'Assemblée nationale interrogée par ToutEduc). Le problème tenait aussi au fait qu'ils étaient "accompagnés des caméras et micros de médias habitués à propager leurs idées". Or les médias n'entrent dans un établissement scolaire que s'ils ont présenté au préalable une demande et que celle-ci a été acceptée.

Les deux élus intervenaient alors que les personnels de plusieurs établissements se mobilisaient contre le manque de moyens en Seine-Saint-Denis et que, considérant que seuls étaient entendus les discours sur l'abaya, ils avaient décidé de faire précéder leurs revendications de slogans sur ce thème, beaucoup d'entre eux considèrant son interdiction comme une forme de discrimination, et donc hostiles aux dispositions prises par Gabriel Attal. Pour l'intersyndicale, les deux députés voulaient profiter du débat sur l’abaya "pour entretenir une polémique raciste insupportable (...) et pointer du doigt les jeunes élèves musulman·es ou supposé·es tel·les."

Selon les informations recueillies par ToutEduc, aucune réunion ni manifestation n'était prévue ce jour. L'adjoint du proviseur est donc sorti pour indiquer aux deux députés et aux journalistes qui les accompagnaient qu'ils ne pouvaient entrer dans l'établissement, il a ensuite été victime d'une campagne d'insultes.

Les six organisations estiment le rectorat et le ministère doivent apporter "une réponse ferme" à cette forme de harcèlement et exigent "des mesures de protection à la hauteur de la gravité des faits".

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