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“Le système éducatif risque d'entrer dans une spirale négative“ (SGEN-CFDT, FEP-CFDT)

Paru dans Scolaire le lundi 18 septembre 2023.

“Le système éducatif risque d'entrer dans une spirale négative“ s'inquiètent Laurent Lamberdière et Catherine Nave-Bekthi de la FEP-CFDT et du SGEN-CFDT.

Pour les deux fédérations syndicales de l'enseignement public et privé, qui s'étaient réunies lundi 18 septembre pour évoquer devant la presse les différents thèmes de rentrée concernant l'éducation, le chiffre de “200 ETP manquants“ mis en avant par Gabriel Attal concernant la présence d'enseignants dans chaque classe serait “sous-estimé“ pour Catherine Nave-Bekthi. Pour elle, le manque de personnels se retrouve “dans tous les métiers“, notamment chez les personnels administratifs des services déconcentrés de l'Etat (rectorats) qui seraient exsangues depuis la présidence de Nicolas Sarkozy et qui subiraient un fort turn-over.

Une problématique que l'on trouverait également dans l'enseignement privé sous contrat selon Laurent Lamberdière qui évoque un “manque de transparence“ à ce sujet, alors que serait nécésssaire la constitution d'un corps de remplaçants, contrairement à ce que prétend l'enseignement catholique (qui représente 97 % du privé sous contrat).

Conséquence de ces pénuries, en cette rentrée 2023 la dégradation des conditions de travail engendrerait un fort état d'épuisement chez les personnels, et l'on pourrait “déjà“ voir arriver une deuxième vague de démissions de contractuels.

Surtout, “il n'y a pas eu de choc d'attractivité“, regrette Carole Berlemont, secrétaire nationale de la FEP-CFDT. Dans son propos, elle note des évolutions de carrière “impossibles“ et une mobilité encore peu répandue dans le secteur privé, malgré des enseignants pouvant “légitimement avoir envie de faire autre chose, d'aller voir ailleurs“. De même dans le public, souligne Sylvie Perron du SGEN-CFDT, ceux-ci “ont envie d'être dans les établissements scolaires, de faire autre chose, mais pas en plus“.

Car si de nouvelles discussions ont été ouvertes sur la reconnaissance du métier d'enseignant par Gabriel Attal, les fédérations syndicales regrettent qu'elles ne portent plus sur l'évolution salariale, et elles pointent avant tout les contradictions majeures que font émerger les dernières annonces du ministre ou d'Emmanuel Macron, en ce qui concerne par exemple le pacte ou la formation continue.

Cette dernière, qui doit se dérouler à 100 % en dehors du travail, “alourdit la charge de travail et aura des effets délétères“ tout en étant “incompatible avec la vie personnelle“, considère Catherine Nave-Bekthi, citant le cas des contractuels. Bien que l'obligation de formation avant la rentrée (mise en place l'an dernier, ndlr) soit “plutôt un progrès“, dans certaines académies comme Tours ou Versailles des consignes ont été passées pour la déplacer aux vacances de la Toussaint : “On s'apprête à laisser tout seuls ceux qui ont des difficultés entre les deux“, s'alarme-t-elle.

“Tout le monde court après le temps“. De même, poursuit-elle, alléger la charge de travail est aussi jugé nécessaire pour que les enseignants puissent s'occuper des élèves, parler ensemble, partager les situations, notamment en ce qui concerne le harcèlement scolaire, ce qui demande encore des discussions avec d'autres professionnels dans des lieux spécifiques dans les écoles ou dans des espaces dédiés à la formation.

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