Les personnels de direction attendent des réponses à leurs interrogations (SNPDEN)
Paru dans Scolaire le mercredi 13 septembre 2023.
Le SNPDEN note positivement l'attitude du ministre : "depuis l'été, nous percevons une volonté de vraiment nous interroger". Le syndicat UNSA des personnels de direction, qui présentait ce 13 septembre sa traditionnelle enquête de rentrée, évoque la "prise en compte du rôle important" que jouent proviseurs, principaux et adjoints. Il est également satisfait d'avoir obtenu une "clarification du statut des abayas et du qamis", ainsi que le report au mois de juin des épreuves de spécialité. Mais ce sont sans doute les seuls points positifs de cette rentrée. A 83 %, proviseurs, principaux et adjoints se plaignent de la communication ministérielle.
A ce jour, 32 % des EPLE ont tous leurs enseignants, 60 % ont tous les AESH, 62 % tous les agents (personnels du Département ou de la Région), 72 % tous les AED... Des chiffres très proches de ceux de l'année dernière, et qui évoluent de jour en jour. C'est ainsi que seuls 27 % des établissements dont les responsables ont répondu au questionnaire du SNPDEN avant le 1er septembre avaient tous leurs enseignants et que 44 % constataient qu'il leur en manquait "plus d'un", alors que parmi ceux qui ont répondu après le 1er septembre, 40 % avaient tous leurs enseignants et 30 % se plaignaient qu'il leur en manquait plus d'un. L'organisation syndicale met toutefois en garde, une fois les titulaires affectés et les contractuels nommés, que restera-t-il comme moyens pour les remplacements de longue durée ?
Le SNPDEN a également constaté les grandes difficultés de mise en oeuvre du Pacte (voir ToutEduc ici). En ce qui concerne les bureaux des entreprises, Cédric Carraro (secrétaire général adjoint, proviseur d'un lycée professionnel) ne conteste pas l'intérêt de cette création, "on a besoin, dit-il, de se rapprocher des entreprises, d'augmenter le vivier des terrains de stage", mais seule la moitié des lycées professionnels ont "réussi à mettre en place le bureau des entreprises". Pour ce qui est de son lycée, il sait que le BDE sera mutualisé avec un autre lycée dont les formations n'auront peut-être rien à voir avec celles de son établissement et il s'interroge sur son efficacité dans ces conditions. Il constate aussi que les politiques sont très diverses d'une académie à l'autre, d'un établissement à l'autre, parfois le bureau est tenu par un enseignant qui a signé un pacte, ailleurs, à Versailles notamment, personne n'a été recruté quand le DDFPT (directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques, précédemment "chef de travaux") avait un adjoint. Il y a donc bien un BDE par établissement, mais parfois partagé, parfois pris sur les moyens déjà existants.
Autre sujet évoqué lors de cette conférence de presse de rentrée, le harcèlement avec, là aussi, de nombreuses questions sans réponses. Comment amener les victimes à se confier ? comment identifier un auteur ? Le climat scolaire permet-il que des élèves parlent aux adultes ? Comment éviter qu'une simple altercation ne soit, abusivement, considérée comme du harcèlement ? Et si, pour certaines familles, se plaindre du harcèlement que subirait leur enfant était "un argument pour demander son changement de classe" ?
Quant à la reconquête du mois de juin pour les élèves de seconde, elle pose aussi question aux chefs d'établissement. Les épreuves de spécialité, le grand oral, la philosophie, les épreuves anticipées en première occuperont les enseignants et les locaux. Quant aux terrains de stage, ils ne pourront "absorber" 550 000 élèves de seconde en même temps, d'autant que les élèves de LP auront au même moment leur PFMP. Reste le SNU...