Formation continue en visio, hors des temps pédagogiques : Gabriel Attal “tente de contourner l’échec de la première étape des signatures du Pacte“ (SNES-FSU, SNUEP-FSU et SNEP-FSU)
Paru dans Scolaire le lundi 11 septembre 2023.
C'est une “opération politique et médiatique de traque de la moindre heure perdue“ que dénoncent le SNES-FSU, le SNUEP-FSU et le SNEP-FSU suite à la publication du rapport de la Cour des comptes sur la formation continue des enseignants (voir ToutEduc ici).
Les trois organisations syndicales FSU considèrent en effet que Gabriel Attal “tente de contourner l’échec de la première étape des signatures du Pacte“ dans sa réponse aux préconisations des sages de la rue Cambon. Pour faciliter le remplacement des enseignants (qui pour rappel engendreraient 15 millions d'heures de cours perdues par an selon le ministre) et alors que le Remplacement de courte durée (RCD) du “pacte enseignant“ n'attirerait pas suffisamment de volontaires, aurait été décidé “plutôt que de revaloriser nos métiers et de recruter, (de) diminuer les absences, surfant sur un discours démagogique sur le prétendu absentéisme des personnels“.
Toujours selon les syndicats susmentionnés, 50 % de la formation continue des enseignants passerait cette année “hors face à face pédagogique avec des formations en visio de 17h à 19h et d’autres sur les vacances scolaires“, avant une généralisation à la rentrée 2024, “faisant fi de l’impossibilité d’accéder à de nombreuses infrastructures“. En outre, poursuivent-ils, “de la formation en visio n’est pas de la formation mais du discours descendant qui ne permet aucun échange entre pairs“, ce qui s'avère “inapproprié“ pour l’ensemble des disciplines et même “impossible pour certaines.“
Dénonçant plus globalement la mise en application du premier des “sombres projets“ menés par Gabriel Attal, qui ferait de l'Education nationale “la seule profession où la formation continue serait à suivre après une journée de travail ou pendant les congés“, SNES-FSU, SNUEP-FSU et SNEP-FSU soulignent être déjà “peu convaincus par la qualité des formations proposées qui se contentent trop souvent de mettre en œuvre des réformes contestées“, et redoutent ainsi que les personnels ne s'en détournent “encore plus“.
Le courrier de Gabriel Attal à la Cour des comptes ici