REP+ : les indemnités sont insuffisantes pour attirer des enseignants expérimentés (INSEE)
Paru dans Scolaire le vendredi 01 septembre 2023.
La perspective de toucher des indemnités substantielles contribue-t-elle à l'attractivité des établissements "REP+" ? C'est à cette question que répond une publication de l'INSEE, signée Julien Silhol et Lionel Wilner, et dont ToutEduc avait donné l'essentiel au mois de mai (ici). Une étude de Corinne Prost avait montré en 2013 qu'une indemnité représentant moins de 8 % du salaire annuel d’un enseignant était insuffisante pour les inciter à rester dans ces établissements. Qu'en est-il quand elle peut représenter "jusqu’à 20 % du salaire d’un enseignant certifié en début de carrière", après que "l’indemnité REP+ a progressivement doublé entre 2017 et 2019" et atteint 4 646 euros.
"Depuis la mise en place du doublement de l’indemnité, la part des établissements en REP+ placés en premier choix parmi les vœux des candidats à la mobilité a nettement augmenté, passant de 3,7 % en 2017 à 6,2 % en 2018 et 9,3 % en 2019", calculent les auteurs qui se fondent sur les listes de vœux d’affectation émises par les enseignants de l’académie de Montpellier. Ils ajoutent qu' "une hausse de 1 000 euros de l’indemnité annuelle pour l’affectation en établissement REP+ s’accompagnerait d’une augmentation de 1,4 point de la part des vœux en tête de liste exprimés pour un établissement de ce type" et le doublement de l’indemnité REP+ aurait un effet "équivalent à une réduction d’environ 68 minutes de trajet par jour".
Les enseignants les plus sensibles aux incitations financières sont surtout les jeunes enseignants, pour lesquels l’indemnité peut représenter une augmentation de l'ordre de 20 % du salaire annuel, ainsi que des enseignants travaillant déjà en REP+. "Le montant de l’indemnité actuelle ne paraît pas suffisant pour attirer les enseignants les plus expérimentés ou exerçant en dehors des réseaux d’éducation prioritaire."
La note ici