Les syndicats réagissent vertement aux propos d'Emmanuel Macron au Point
Paru dans Scolaire le vendredi 25 août 2023.
“Une punition pour les élèves déjà en difficulté". Voilà comment Guislaine David, co-secrétaire générale du SNUIPP-FSU, qualifait hier la proposition d'Emmanuel Macron dans le Point (voir ToutEduc ici) concernant une rentrée avancée au 20 août pour les élèves qui en auraient besoin.
“Une semaine fin août ne résout pas les difficultés accumulées pendant 36 semaines en raison des classes surchargées et du manque de personnels“, a estimé pour sa part Maud Valegas, co-secrétaire fédérale de SUD Education sur Twitter.
Sur France Info, Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-UNSA, fustige le Pacte tel qu'évoqué par le président, lui imputant de conduire à "s'épuiser plus pour gagner plus". Emmanuel Macron "ne se contente pas de diviser au sein de la société, il divise au sein des personnels de l'Education nationale, entre ceux qui vont accepter les missions du Pacte, de façon légitime, pour voir des salaires insuffisants s'élever un peu, et ceux qui ne pourront pas le faire". Il "met en regard ceux qui travaillent bien et qu'il faut payer davantage et ceux qui sortent un peu de la route et qu'il faudrait sanctionner. C'est très méprisant de toute la profession".
Pour la CGT Educ'Action, les annonces sont décrites comme “réactionnaires et démagogiques“. Celui-ci “poursuit son virage à droite toute, en annonçant vouloir ‘reciviliser‘ les quartiers populaires et en plaçant, de façon inquiétante, l’ordre comme but ultime de son projet politique“, tandis qu'il “persiste à confondre le rôle de Président et celui de ministre de l’Éducation nationale“ afin de “faire des annonces à la fois rétrogrades et dont on peine à voir la faisabilité.“
Le chef de l'Etat, considère de son côté Jean-Rémi Girard, président du SNALC, “instrumentalise une nouvelle fois l'École à des fins purement politiques et de com'“ tandis que le SNUEP-FSU estime qu'il s'agit de “mensonges et hypocrisies“, par exemple en stigmatisant les personnels et les élèves de la voie professionnelle scolaire “en assénant mensonges, poncifs accusateurs et en inversant sa responsabilité pour la renvoyer sur les professeurs des lycées pros : un tiers de décrocheurs, trop de jeunes sans diplômes et personne ne s’indigne, le LP produit du chômage…“
Emmanuel Macron “a théâtralisé son discours de rentrée en se mettant en scène en grand ‘chef d’établissement‘ de tous les professeurs.“, estime ainsi le syndicat FSU de l'enseignement professionnel. “Entre contre-vérités et mensonges“, poursuit-il, ce discours ne contenait “aucune remise en cause de sa ligne politique et de ses réformes qui ont accru les inégalités dans la société comme à l’École". Le président “annonce aussi poursuivre celle des lycées professionnels alors même qu’elle présente des risques majeurs pour l’avenir des jeunes, les personnels et, au-delà, pour la cohésion sociale de notre pays.“