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Les bacheliers professionnels inscrits à l'Université sont-ils les victimes d'une mauvaise orientation ?

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 11 juillet 2023.

Les bacheliers professionnels qui poursuivent leurs études en licence sont-ils les victimes d'une orientation par défaut ? C'est ce que contestent Magali Danner, Christine Guégnard, Carine Érard dans un article du dernier numéro d'Éducation & formations. Certes, "mal préparés pour aborder des études longues, la réussite en licence apparaît exceptionnelle : seuls 4 % des bacheliers professionnels ont validé une licence en trois ans, pour 9 % de bacheliers technologiques et 37 % de bacheliers généraux", mais si on étend la période d’observation, "ce sont près de 8 % de bacheliers professionnels qui ont leur licence en trois, quatre ou cinq ans pour 20 % des bacheliers technologiques et 56 % des bacheliers généraux".

Les autrices estiment d'ailleurs que "les bénéfices à suivre un cursus dans le supérieur sont sous-estimés". Même s'il n'est pas sanctionné par un diplôme, "un passage dans l’enseignement supérieur améliore l’employabilité, la qualité des emplois proposés et le niveau de rémunération". Certains ne visent pas une licence, mais des éléments pour favoriser une reconnaissance professionnelle des acquis, "d’autres se préparent à un concours".

Dans certaines filières, classe préparatoire aux Beaux-Arts, CPGE ou STAPS, les bacheliers professionnels "ne témoignent en rien d’une orientation subie. Assumant pleinement les faibles chances qu’ils ont de réussir dans ces parcours, ils se sont inscrits dans l’enseignement supérieur long pour prolonger une histoire personnelle, donner corps à un projet professionnel, refuser une assignation sociale sur le marché du travail ou tout simplement s’accorder le droit de vivre une expérience estudiantine."

Le choix de l'université peut s'inscrire dans une stratégie tout à fait rationnelle. Parmi les bachelières "qui entreprennent des études longues et sélectives dans la santé, près de 80 % sont titulaires du baccalauréat accompagnement soins et services à la personne" et elles ont "pour projet de préparer le concours d’entrée en Institut de formation en soins infirmiers (IFSI)" : "plus du quart intègreront effectivement l’IFSI en un ou deux ans. D’autres se réorienteront en validant cette année préparatoire pour rejoindre une licence ou se replieront vers une formation complémentaire à leur baccalauréat d’aide-soignant ou de CAP petite enfance".

Au total, 16 % des bacheliers professionnels inscrits en licence seront toujours en études quatre ans plus tard, parfois déjà en possession d’un diplôme (licence, BTS, brevet d’état, etc.), ce qui relativise "la notion d’échec pour ces jeunes".

"L’enseignement supérieur long, une stratégie pour des bacheliers professionnels ?" Magali Danner, Christine Guégnard, Carine Érard dans Éducation & formations 2023/1 (N° 105) (ici)

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