30 % des élèves de CAP ont des difficultés “en résolution de problèmes ou en compréhension de l’écrit“ (DEPP)
Paru dans Scolaire le vendredi 30 juin 2023.
Quelque trois élèves de CAP sur dix “sont en difficulté en résolution de problèmes ou en compréhension de l’écrit“, calcule la DEPP dans une note consacrée au résultat du test de positionnement. Passé en septembre 2022 sur support numérique dans plus de 1 600 établissements publics et privés sous contrat, et désigné comme un outil de diagnostic standardisé des compétences liées à la “littératie“ et à la “numératie“, le test a rassemblé près de 46 000 élèves de première année de CAP sous statut scolaire.
Ainsi en littératie, détaille le service statistique de l'éducation nationale, 41,1 % de ces élèves ont répondu correctement à plus de 15 questions au test en compréhension de l’écrit (composé de 18 questions). Ils se décomposent en 17,6 % qui présentent une compréhension fragile et 23,5 % une compréhension dite satisfaisante. Pour ces derniers, la DEPP observe un “écart important“ entre secteurs privé (35,1 %) et public (21,2 %). A l'opposé, 58,9 % des élèves ont répondu correctement à moins de 16 questions sur 18. Ils sont en effet 14,7 % qui ne maîtrisent pas les compétences demandées, 16,8 % à présenter une compréhension élémentaire, et 27,3 % une compréhension élémentaire “à consolider“ du fait de difficultés importantes dans au moins un exercice complémentaire, majoritairement de graphophonologie.
Au test de compréhension de l'oral, 80,1 % des élèves en début de première année de CAP atteignent le niveau de maîtrise attendu. Les filles devancent, comme à l'écrit, les garçons (83,8 % contre 77,8 %) et les élèves relevant du secteur privé sous contrat sont 86,6 % à atteindre le niveau de maîtrise attendu contre 78,9 % pour ceux du secteur public.
En numératie, 77,2 % des élèves en début de première année de CAP ont une maîtrise partielle ou totale de la résolution de problèmes. Les performances mesurées sont là encore supérieures dans les établissements relevant du secteur privé sous contrat que du secteur public (86,2 % versus 75,5 %), tandis que ce sont les garçons qui devancent les filles (79,7 % contre 73,2 %).
La DEPP constate que les disparités de maîtrise sont très marquées selon le profil social de l’établissement, avec un taux de maîtrise supérieur dans les établissements les plus favorisés socialement (groupe d’IPS 5), par rapport à ceux les moins favorisés (86,4 % contre 68,2 %). Léchelonnement du taux de maîtrise des compétences entre les cinq groupes confirme la corrélation généralement observée entre l’origine sociale et le niveau des acquis des élèves.
Au niveau des spécialités, la DEPP indique que les résultats “ne varient que très peu“ en numératie, et ce contrairement à la “littératie“. Pourtant, au sein du secteur de la production, le niveau de maîtrise varie de 67,5 % pour les spécialités du groupe “Agriculture, agronomie et aménagement des espace“ à 80,1 % pour celles du groupe “Mécanique, électricité“. Dans le secteur des services, le niveau de maîtrise varie de 71,8 % pour les spécialités du groupe “Hôtellerie, tourisme, culture“ à 89,5 % pour les “Autres spécialités“.
Les élèves ont aussi été évalués en automatismes de calculs via une épreuve chronométrée présentant 20 questions, et 83 % ont une maîtrise partielle ou totale avec au moins 14 bonnes réponses.
Les dimensions ont ensuite été croisées. La DEPP constate que 70,7 % des élèves affichent un niveau de maîtrise partielle ou totale dans les deux dimensions résolution de problèmes et automatismes. La part des garçons dans ce groupe (73,8 %) est supérieure à celle des filles (65,7 %). Enfin, 29,4 % des élèves en première année de CAP sont en grande difficulté en résolution de problèmes ou en compréhension de l’écrit. Les garçons sont plus nombreux à être en difficulté dans les deux domaines (9,3 %) que les filles (8,5 %), tandis que les élèves de première année de CAP relevant du secteur de la production sont 30,5 % à avoir de grandes difficultés dans au moins un des deux domaines, contre 28,1 % des élèves relevant du secteur des services.
La note ici