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Parcoursup : le Sénat souligne “l'urgence à gagner la confiance des lycéens“ (rapport)

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 28 juin 2023.

“Parcoursup n’a, pour l’instant, pas réussi à inspirer confiance à ses usagers“, estime la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat dans un rapport d'information adopté ce mercredi 28 juin.

Consacré à la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur, le document évoque un paradoxe entre des améliorations informationnelles et procédurales “largement reconnues“ tandis qu'a contrario, “l’appréciation portée par ses usagers se dégrade“. C'est ainsi que dans le débat public, sont constatés “une anxiété croissante et un sentiment de manque de clarté, de rapidité, d’équité et de transparence qui prédominent“, fait valoir le sénateur Jacques Grosperrin (LR), rapporteur de la mission d'information.

Obstacles

La raison de ce sentiment proviendrait de trois défauts de la plateforme. L'information fournie serait tout d'abord parcellaire, à savoir que manqueraient “des éléments importants pour éclairer le choix d’orientation des lycéens sur chaque formation, comme le taux de réussite des candidats qui y sont admis (que pourrait, par exemple, illustrer le taux des étudiants ayant par la suite accédé à un master) et les débouchés professionnels qu’elle offre“; elle serait en outre hétérogène, du fait que certaines formations, en dépit des instructions nationales données par le ministère, réaliseraient moins d’efforts que d’autres pour rendre leurs informations réellement compréhensibles et exploitables par les candidats.

Deuxième écueil, la procédure serait trop longue, avec plus de 17 000 néo-bacheliers (soit 4 %) ayant attendu deux mois la proposition qu’ils ont finalement approuvée, et une attente “nettement supérieure pour les bacheliers technologiques et surtout professionnels, alors qu’ils ont souvent besoin de connaître plus tôt leur affectation pour des raisons financières.“

Est enfin pointé le caractère “encore trop opaque“ des modalités de classement utilisées par les commissions d’examen des vœux, “qui sont à la discrétion de chaque formation et qui donnent lieu à des pratiques très diverses“. Le résultat, “une forte suspicion“ des candidats et des difficultés pour bien estimer leurs chances d’admission.“ Or sans confiance des jeunes et de leurs familles dans la façon dont les dossiers sont examinés et classés, dénonce le rapporteur, le système ne peut susciter l’adhésion.“

Barème commun et transparence de la sélection

Dans ses recommandations, au nombre de huit, la mission met en avant l'importance d'une nécessaire “qualité de l'information“ proposée. Elle cite en exemple la licence STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives), “seule filière ayant pris l’initiative de mettre au point une procédure nationale de classement des candidatures, basée sur des attendus et un barème communs“, pour illustrer son souhait d'une “méthodologie commune de présentation et d’évaluation par filière de formation (qui) permettrait de gagner en lisibilité et en équité.“

Elle souligne par ailleurs que “l’effort de transparence sur l’ensemble des pondérations que les commissions d’examen des vœux utilisent, avec ou sans traitement algorithmique, est très variable d’un établissement à l’autre.“ Ainsi, dans les universités l’existence d’un algorithme de pré-classement, non rendu public, est quasi systématique au vu du nombre très important de candidatures, alors que dans les lycées à CPGE, le traitement humain est prépondérant, avec un spectre de critères plus large à mesure que la sélectivité de l’établissement augmente, et dont la pondération quantitative reste parfois vague.

Mais “pourquoi ne pas publier le coefficient affecté à telle matière dans une formule de pré-classement ?“ interroge alors Jacques Grosperrin. Il considère à ce titre que “la demande d’une plus grande transparence, largement exprimée par les usagers de Parcoursup, est légitime“ car elle est “la matrice de la confiance dans le dispositif, donc de sa réussite.“ Or, “ne pas y répondre, c’est alimenter l’anxiété, créer de la frustration, nuire à l’efficience de l’orientation, pénaliser certaines catégories de jeunes.“

Dernier souhait, que soit “encore“ accélérée la procédure : “un pas supplémentaire pourrait être franchi en fixant moins tardivement la date de hiérarchisation des vœux en attente“, à savoir à la mi-juin pour “réduire le délai d’attente d’une proposition pour les candidats qui n’en ont pas“.

Le site de la mission ici

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