Enseignement professionnel : ce qu'Emmanuel Macron a annoncé
Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 04 mai 2023.
Pour l'essentiel, le président de la République a confirmé, ce 4 mai, les principes de la réforme de l'enseignement professionnel, promue au range de "cause nationale". Emmanuel Macron a toutefois apporté des précisions sur plusieurs points.
- Les professeurs de lycée professionnel interviendront aux côtés des professionnels auprès des collégiens dans le cadre d'un "temps dédié" qui sera proposé à chaque élève à partir de la 5ème "pour susciter des vocations". "On va ouvrir beaucoup plus les collèges à l'entrée des collectivités locales et des entreprises pour qu'elles ailleurs présenter les besoins, les métiers (...). Ce sera institutionnalisé dans tous les établissements."
- Il convient aussi de donner davantage d'informations aux collégiens "sur la nature des filières et leurs débouchés". "Les familles doivent pouvoir connaître quels sont les débouchés de tel CAP ou bac pro (...). Nous afficherons les taux d'insertion et de poursuite d'études par filière et par établissement (...). Ce sera prêt pour la prochaine campagne d'Affelnet d'avril 24, et ce sera enrichi à terme d'informations sur les rémunérations par filière en avril 25". Le président ajoute qu' "il faut avoir le courage" de fermer une filière qui ne propose ni emplois, ni poursuite d'études.
- Pour les élèves en difficulté, E. Macron évoque la possibilité, "là où les enseignants souhaiteront s'engager" (dans le cadre du Pacte) de les faire travailler en petits groupes, mais aussi, à la fin du 1er trimestre, "d'agir immédiatement", sans attendre la fin de l'année, et d'orienter ceux qui sont en trop grande difficulté vers un établissement "de la 2ème chance", une mission locale, un EPIDE... Il s'agit, précise-t-il, de "faire du sur mesure".
- Après avoir pris l'exemple que du "bac pro accueil," qui réunit quelque 7 200 élèves dont "on sait" que 3 800 seront au chômage, le chef de l'Etat évoque le rôle, en ce qui concerne la carte des formations, des "CNR locaux" qui feront des propositions aux sous-préfets qui les présenteront aux conseils régionaux et aux représentants de l'Etat, lesquels ajusteront la carte des formations. Des moyens, "via le plan France 2030" contribueront au co-financement avec les Régions des nouvelles formations, par exemple des plateaux techniques, et pour "former et accompagner les enseignants dont les formations seront fermées".
- Le mentorat, considéré comme "le réseau des élèves qui n'en ont pas" doit être "universel pour tous les élèves de lycée professionnel volontaires, "d'ici 2025". Le président compte sur une mobilisation de toutes les entreprises et sur "une simplification des règles".
- "Nous mettrons de la souplesse aussi" pour construire "une année de terminale sur mesures, en fonction des projets" des élèves. Ceux qui visent une insertion professionnelle immédiate verront leur temps de stage augmenter de 50 % et ils bénéficieront d'un accompagnement par "Pôle emploi", "France travail" demain. S'ils sont trop jeunes, ils pourront faire une année "post bac", cela vaut aussi d'ailleurs pour ceux qui s'orientent vers une poursuite d'études. De toute façon, ceux-là "auront une période de quatre semaines de cours supplémentaires pour mieux préparer leur entrée en BTS". Il ajoute que "la révision des modalités du nouveau bac sera effective pour les élèves qui entrent en 1ère pro dès septembre 2023". De plus, des spécialisations professionnelles, des formations complémentaires d'un an, doivent être "déployées".
- Dans chaque lycée professionnel sera créé un "bureau des entreprises", avec à sa tête "un acteur du marché de l'emploi" ou un enseignant. Ce bureau sera chargé du suivi des élèves et du développement des partenariats avec les entreprises.
- Une fois le "bac en poche", les élèves auront le soutien de conseillers de France travail pour avoir "toutes les chances de s'insérer au mieux".
Un "parcours de consolidation" sera proposé dès la fin du 1er trimestre aux jeunes inscrits en BTS qui en ressentiraient le besoin. L'expérimentation sera lancée à la rentrée avec des enseignants volontaires (et rémunérés dans le cadre du "pacte"), la généralisation est prévue pour 2024.
- Le président annonce encore l'accélération du recrutement de professeurs associés, des professionnels ayant des compétences dans des métiers d'avenir mais qui "ne justifient pas forcément des recrutements à temps plein".
- Les professeurs de lycée professionnel sont "concernés" par les revalorisations inconditionnelles qui valent pour tous les enseignants, "entre 1 100€ et plus de 2 600€ net par an". Quant au pacte, jusqu'à 7 500€ brut/an, outre les remplacements de courte durée, il porte sur la participation aux CNR pour la révision de la carte des formations, les parcours de consolidation, l'accueil des collégiens sur les plateaux techniques...
- Les chefs d'établissement ne seront pas oubliés, leur fonction sera "pleinement revalorisée dans la rémunération" et ils auront davantage d'autonomie.
Le site Youtube ici