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Le “pacte“ pour les enseignants désormais à la carte ? (Pap Ndiaye sur France Culture)

Paru dans Scolaire le mercredi 22 février 2023.

“Il y aura la possibilité de prendre un demi-pacte pour celles et ceux qui ne veulent pas s'engager complètement, voire un peu plus qu'un pacte“ a indiqué mercredi 22 février Pap Ndiaye au micro de France Culture.

Interrogé sur les mesures actuellement discutées pour revaloriser les enseignants (partie fixe ou appelée “socle“, ndlr), le ministre de l'Education nationale a indiqué que la baisse continue de leur rémunération depuis plusieurs décennies “ne pourra pas se rattraper en une seule fois“. En revanche, si la hausse “se centrait jusqu'à présent sur les premières moitiés de carrière“, désormais Pap N'diaye “envisage d'aller jusqu'au bout de la carrière“.

Les éléments du “pacte“ qui entraînent une hausse de la rémunération ont été à nouveau détaillés par le ministre. Il s'agit notamment de tâches de base, principalement des remplacements de courte durée dans leur discipline pour les professeurs du secondaire, et au primaire l'heure de consolidation en maths et en français à destination des élèves de 6ème. A cela s'ajoute des tâches spécifiques effectuées selon les caractéristiques de l'établissement, et selon le projet pédagogique, “par exemple initié dans le cadre CNR“. L'objectif central est ainsi d'améliorer le service public d'éducation, et pour le ministre, “les familles lorsqu'il n'y aura plus de trous dans les emplois du temps verront la différence, à partir de la rentrée, un certain nombre de choses s'amélioreront“.

L'enjeu de cette augmentation de rémunération prévue à la rentrée 2023 fait également écho à celui du recrutement, car “si l'on veut un système qui fonctionne, ajoute-t-il, il faut des professeurs en nombre suffisant, ce qui n'est pas tout à fait le cas aujourd’hui“.

Pap Ndiaye considère que la question historique qui se pose est celle d'un passage “qui a été pensé pour la massification au 20ème siècle avec l'entrée des classes populaires dans le collège puis au lycée“ et que désormais l'enjeu qui se pose “est celui de la démocratisation, parce que l'école a du mal à effacer les inégalités de naissance, en tout cas à les compenser, (..) (l'Ecole) ne favorise pas les itinéraires ascendants pour ceux qui sont nés dans des mondes défavorisés.“

Questionné sur les réformes destinées à enrayer la baisse de niveau des élèves, le ministre de l'éducation veut “éviter l'idée d'un grand soir, d'un grand mouvement révolutionnaire qui du jour au lendemain viendrait tout transformer“, mais il estime cependant qu'il est possible d' “avancer de manière tout à fait significative, avec un certains nombre de mesures“ qui donnent des résultats. Est cité l'exemple de l'implantation de sections internationales dans des collèges défavorisés pour lesquelles “d'une année sur l'autre on voit la différence“.

“Moi je suis réformiste d'abord d'un point de vue politique, et surtout je pense que l'on peut avancer, transformer les choses en quelques années“ assure par ailleurs le ministre, qui souhaite conserver des mesures déployées avant son arrivée comme les dédoublements à l'école primaire, ou encore les plans français et maths.

Il ne souhaite pas une approche “qui viendrait bouleverser les choses, il faut tenir compte de l'état de fraîcheur des troupes, prendre son temps, pour convaincre, expliquer, réformer à un rythme qui soit consistant mais pas celui du chaos et de la précipitation“.

L'interview ici

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