"Pacte" : refus catégorique de la FSU et du SNALC. Les modalités de la mise en place de l'heure de "consolidation" en 6ème
Paru dans Scolaire le jeudi 09 février 2023.
Pour la FSU, qui a participé, hier 8 février à une réunion de concertation sur "le Pacte" au ministère, c'est "une nouvelle provocation", tandis que pour le SNALC, c'est "une insulte faite aux professeurs. Pour la fédération, "le pacte est une proposition hors sol, méprisante et provocatrice". Il s'agit en effet "de rémunérer les personnels pour des tâches supplémentaires", ce qui ne constitue "en rien une revalorisation". L’emploi systématique du mot revalorisation "relève de la tromperie institutionnelle". La FSU rappele que les professeur.es ont déjà une charge de travail très lourde et connaissent "un état d’épuisement avancé", que ces tâches vont "renforcer l’usage des primes et des missions supplémentaires" et donc pénaliser les femmes.
Les remplacements de courte durée seraient "un élément obligatoire du pacte" pour les enseignants du 2nd degré. Dans le 1er degré, les directeurs et directrices auraient "la responsabilité de répartir les missions des enseignant.es, de les évaluer et d’en rendre compte à l’IEN". La FSU estime que "le ministère est prêt à faire dysfonctionner les écoles et établissements, à alourdir la charge de travail, à aggraver les inégalités femmes/hommes pour appliquer un projet politique hors sol".
Le SNALC voit dans les propositions du ministère un "crachat qu’il jette au visage" des enseignants. "Dans le second degré, c’est visiblement la fête de l’autonomie pour faire faire au local le boulot du ministère. Dans le premier degré, on charge davantage encore la barque des directeurs d’école : merci la loi Rilhac !" L'organisation syndicale demande que l'enveloppe budgétaire soit mise "au service d’un rattrapage salarial pour tous les collègues sans contreparties".
Par ailleurs, ToutEduc a eu copie d'un courrier de la rectrice des Hauts-de-France aux responsables des établissements d'enseignement privés sur la mise en place des sessions d'une heure hebdomadaire de consolidation ou d'approfondissement en 6ème, laquelle sera sans conséquence sur la dotation globale horaire des collèges. La réduction du service des enseignants de technologie "n'a pas vocation à donner lieu à des pertes de contrat", et les professeurs pourront mieux couvrir "le besoin dans cette discipline sur le cycle 4", dans un contexte marqué "par un nombre de postes vacants relativement important en technologie". Mais ils pourront aussi intervenir dans le déploiement de la découverte des métiers en 5ème ou participer à l'heure d'approfondissement.
Pour cette heure, la rectrice demande que soient ménagés des créneaux "en barrette" pour une organisation "inter classes", et compatibles avec les disponibilités des professeurs des écoles. Ceux-ci seront remunérés en HSE "heures supplémentaires effectives" ou "dans le cadre des possibilités d'intervention qui seront ouvertes par l'exercice de missions nouvelles au titre du Pacte". Des échanges de services entre premier et second degrés "pourront également être mis en œuvre", "selon des modalités qui seront ultérieurement précisées". Pourront être mobilisés des enseignants du collège en lettres, mathématiques ou "d'autres disciplines susceptibles de répondre aux besoins", "soit sur les moyens rendus disponibles en raison de l'évolution de l'enseignement en technologie, soit dans le cadre des moyens issus du Pacte, soit enfin sur les moyens de la dotation horaire supplémentaire à disposition des établissements".