Les effets des réformes scolaires sur les bacheliers de 2008 et 2014 (SIES)
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 09 novembre 2022.
“Les bacheliers 2014 n’ont pas connu les mêmes conditions d’études que les bacheliers 2008“, et leur profil à l'entrée dans l'enseignement supérieur a évolué, indique Justine Klipfel dans une note d'information du SIES parue le 8 novembre. La chargée d’études au sein du service statistique de l'Enseignement supérieur constate que plusieurs réformes (Admission Post-Bac, Licence-Master-Doctorat, voie professionnelle...) ont pu avoir une influence sur le parcours des jeunes bacheliers.
C'est le cas des titulaires d'un bac pro, dont la réforme en 2009 “a d’abord entraîné une forte hausse du nombre de candidats, et in fine du nombre d’admis“ qui sont passés de 103 000 en 2008 à 191 000 en 2014. Celle-ci a également “favorisé la poursuite d’études des bacheliers professionnels“, dont le taux après baccalauréat est passé de 51 % en 2008 à 60 % en 2014, mais qui reste “très inférieur à ceux des bacheliers technologiques (88 %) et des bacheliers généraux (97 %)“.
On notera que si la part de bacheliers professionnels dans l’ensemble des bacheliers poursuivant leurs études supérieures directement après le baccalauréat progresse de 5 points sur la période étudiée (de 8 à 13 %), elle se fait au détriment des bacheliers technologiques (de 25 à 20 % entre les cohortes 2008 et 2014).
Une autre forte évolution concerne cette fois la structure des bacheliers entrant dans l’enseignement supérieur, qui sont plus souvent titulaires d’un baccalauréat avec mention (31 % de ‘Bien‘ ou ‘Très Bien‘ en 2014 contre 19 % en 2008). D'ailleurs le taux global de bacheliers avec mention est passé de 36 % à 46 % en six ans. De plus, indique le SIES, toujours parmi les bacheliers qui ont poursuivi leurs études, la part d’étudiants ‘en retard‘ a diminué de 9 points entre 2008 et 2014 (de 30 à 21 %), ce qui fait dire à Justine Klipfel que les profils scolaires des bacheliers 2014 entrés dans l’enseignement supérieur directement après leur baccalauréat “s’avèrent donc meilleurs que ceux des bacheliers 2008 dans la même situation".
La chargée d'études estime par la suite que la mise en place de la plateforme APB “a amélioré la qualité de l’orientation“ avec des bacheliers 2014 “plus fréquemment inscrits dans la formation qu’ils souhaitaient“ (+ 5 points par rapport à 2008) et “plus souvent satisfaits de leur première année d’études que les bacheliers 2008 même si leurs résultats sont un peu moins bons.“
En effet, même s'ils sont “plus ambitieux“, 58 % des 2014 souhaitant atteindre un niveau bac + 5 (contre 47 % des 2008) grâce à la réforme LMD qui “a sans doute joué un rôle décisif dans la volonté des étudiants“ d'y parvenir", il ne faut pas occulter que “la part d’étudiants ayant validé totalement leur 1re année d’études un an après leur baccalauréat est plus faible parmi les bacheliers 2014 (60 %) que pour les bacheliers 2008 (68 %).“
Cette baisse est principalement due aux bacs pros, qui sont 52 % à valider totalement leur 1ère année en 2014 (soit une baisse de 23 points par rapport à 2008), ainsi qu'aux bacheliers technologiques (54 % en 2014, moins 18 points) alors que les bacs généraux sont 64 % dans ce cas à la session 2014, tandis qu'ils étaient 66 % à le faire en 2008.
D'ailleurs “c'est en BTS, filière où s’inscrivent près des trois quarts des bacheliers professionnels qui poursuivent des études supérieures (74 % en 2014), que la part d’étudiants ayant validé totalement leur 1re année a le plus baissé (62 % pour la cohorte 2014, - 22 points), en lien sans doute avec un accueil plus fréquent de bacheliers professionnels“, poursuit la chargée d'études.
Concernant le niveau de diplôme enfin, les bacheliers 2014 sortis de l’enseignement supérieur au plus tard après six années d’études ont obtenu un diplôme “un peu plus fréquemment“ (80 %) que les bacheliers 2008 dans la même situation (78 %). De même, “confirmation de la plus grande ambition déclarée des bacheliers 2014“, ceux-ci “poursuivent bien plus souvent leurs études pour une septième année que les bacheliers 2008 (29 % contre 20 %).“
Le rapport ici