Le trop plein de réformes non évaluées dénoncé par le SNALC et le SE-UNSA
Paru dans Scolaire le lundi 24 octobre 2022.
“Rien ne sert de réfléchir si le jeu est plié d’avance“, estime Frédéric Marchand, secrétaire général de l’UNSA Éducation dans un communiqué de presse ce lundi 24 octobre, suite à l'ouverture vendredi dernier des quatre groupes de travail qui doivent décliner les annonces présidentielles sur le lycée professionnel.
En ressort la question “des problèmes d’organisation posés par l’augmentation et la gratification des PFMP (périodes de formation en milieu professionnel“, alors que celles-ci “exigent un engagement de la part des entreprises, avec des tuteurs.trices formé.es et rémunéré.es, qui n’est pas toujours constaté : les tâches confiées aux jeunes ne sont que trop souvent d’exécution."
L'organisation syndicale indique avoir “entendu vendredi de premières inflexions dans le discours de la ministre“, la fédération assure vouloir “s’impliquer dans les différents groupes de travail“ et “sa capacité d’analyse et de propositions nourrie de l’expertise des différents métiers qu’elle représente devra contribuer à ancrer cette promesse de réforme dans la réalité des lycées professionnels et de leurs personnels.“ Car selon elle, “rien ne se fera sans leur adhésion“, c'est pourquoi est demandée que leur parole “soit écoutée“ notamment à travers des temps collectifs de travail dans les établissements pour évaluer la réforme de 2019 “en préalable de tout nouveau changement“.
De fait, pour l'UNSA Education, “rien ne sert de réfléchir s’il n’est pas tenu compte de l’évaluation de la dernière réforme dont on perçoit les faiblesses, mais aussi des points positifs, qui peuvent devenir points d’appui, pour continuer à améliorer cette voie de formation“. Si elle “subit toujours une image dévalorisée“, cette “voie incontournable peut à la fois former et insérer des jeunes fragiles et proposer des parcours qualifiants très attractifs".
De même, Jean-Rémi Girard, président du SNALC, évoque dans le dernier édito du magazine de l'organisation syndicale “la réformite aïgue qui agite notre Ecole depuis trop longtemps“, avec la fatigue qu'ont engendrée les réformes successives du quinquennat précédent et dont le retour semble se dessiner.
Ainsi, “tout cela se fait le plus souvent sans même savoir d'où l'on part“, comme la réforme du collège de 2016 “jamais évaluée sérieusement“, celle du bac et du lycée Général et Technique, “formidable“ selon le ministre “mais on ne sait toujours pas pourquoi“. Enfin, la voie professionnelle “va plus loin dans le délire, puisque l'on vient d'y créer la réforme perpétuelle : on n'attend même plus de finir la précédente pour lancer la suivante“.