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Sciences au lycée : les pressions extérieures “entraînent une aggravation des menaces de stéréotypes“ (collectif Maths et Sciences)

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 04 octobre 2022.

Le collectif Maths & Sciences dénonce la baisse du pourcentage des filles dans les enseignements scientifiques depuis la "réforme Blanquer" du lycée d'enseignement général et technologique et l'explique notamment par leur meilleure réussite en seconde, qui “leur offre un plus large éventail de choix pour les spécialités, les conduisant statistiquement à s’éloigner des spécialités scientifiques (5 spécialités parmi 13 possibles). Ces dernières seront plutôt conseillées aux garçons, en raison de leurs moindres performances en maitrise de la langue.“

S'y ajoute la précocité du choix des enseignements de spécialité, qui "accentue la dimension genrée des choix conseillés" et amène les élèves à trouver refuge "dans des choix stéréotypés. L’absence d'enseignements scientifiques dans le tronc commun rend de plus impossibles les changements d’avis vers les parcours scientifiques en terminale“, estime le collectif dans une note intitulée “vers des sciences sans filles ?“ parue ce mardi 4 octobre. Ainsi, alors que le “long combat contre les inégalités filles-garçons au lycée avait permis de faire progresser le taux de filles en formation scientifique au lycée de 40,2 à 47,5 % entre 1994 et 2019“, en deux ans de réforme “la part des filles recule de 20 ans“.

Le collectif met également en cause l’obligation d’abandon de la 3e spécialité en terminale qui “conduit à celui de la spécialité maths pour les profils, majoritairement féminins, attirés par la biologie et la santé". Cet abandon “est la seule façon pour conserver les 3 disciplines de première, SVT, physique-chimie et maths (comme option de 3h), alors que ces disciplines étaient auparavant équilibrées en Terminale S (5,5h de SVT, 5h de physique et 6h de maths).“ Est enfin critiqué le “caractère facultatif“ de l’option mathématiques expertes du fait qu'il “demande un engagement fort de la part de l’élève“. Pour le collectif, sa “présentation élitiste peut tendre à décourager davantage les filles que les garçons“ avec une aggravation des menaces de stéréotypes".

Dans le détail, le collectif vilipende “la structure du lycée général actuel“, au regard du décrochage massif des filles dans les effectifs des classes scientifiques en terminale depuis la réforme. Alors qu’on observe une légère baisse de 3 % des effectifs de terminale et une proportion de filles qui reste stable (56 %), la baisse des effectifs dans les enseignements scientifiques est de 20 % pour les garçons et 28 % pour les filles (de 94 522 à 67 890).

Cette baisse est encore plus “brutale“ lorsqu’on prend en considération un enseignement de mathématiques de 6h ou plus par semaine : l’effectif des garçons diminue de 37 %, quand celui des filles baisse de 61 %.

Dans la formation intensive en mathématiques, même topo, avec une diminution des effectifs des élèves scientifiques suivant plus de 8h de maths par semaine “particulièrement inquiétante pour les filles“, des filles qui avec 5 000 élèves en moins “concentrent la quasi-totalité de la baisse“, de l'ordre de 29 %, alors que ceux des garçons ne diminuent que légèrement.

La note ici

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