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Le poids des diplômes en France (“Regards sur l'éducation“ - OCDE)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 03 octobre 2022.

A l'occasion de la publication de l'édition 2022 des "Regards sur l'éducation", le secrétaire général de l'OCDE Mathias Cormann a souligné lors de la conférence de presse de présentation du lundi 3 octobre le bénéfice qu'avait eu sur l'éducation le choix de la France de “garder les écoles ouvertes“ durant la pandémie de Coronavirus.

Les écoles maternelles et élémentaires, ont en effet été entièrement fermées pendant 29 jours en 2020 et 5 jours en 2021, constate-t-on dans la partie “France“ du rapport, pour 34 jours en 2020 et 10 jours en 2021 dans le premier cycle du secondaire. Aucune n'a fermé en 2022.

Scolarité

La France est également évoquée comme “l'un des rares pays où la scolarité est obligatoire dès l'âge de 3 ans“, alors que seulement 83 % des enfants de 3 à 5 ans sont inscrits dans l'éducation de la petite enfance dans les pays de l'OCDE. Cependant, malgré la baisse du nombre d'enfants de 3 à 5 ans depuis 2014, le nombre d'enfants par enseignant en 2020 reste élevé dans l'enseignement préélémentaire (23 élèves par enseignant contre 15 pour la moyenne de l'OCDE), même si elle fait “toutefois davantage appel à des assistants (ATSEM, ndlr) que les autres pays, ce qui fait baisser le ratio à 14 élèves par personnel de contact (contre 10 pour l’OCDE)".

Autre point, l'âge moyen d'obtention d'un diplôme de deuxième cycle du secondaire dans la filière générale qui varie en 2020 de 17 à 21 ans dans les pays de l'OCDE et est le plus bas en France (17 ans). Dans la filière professionnelle, l'âge moyen d'obtention du diplôme est de 19 ans (22 ans pour les pays de l'OCDE). Pour celle-ci, est soulignée “une différence importante entre les systèmes éducatifs des pays“ en ce qui concerne la possibilité pour les programmes du deuxième cycle du secondaire en filière professionnelle de donner accès ou non à l'enseignement supérieur. Ainsi dans 12 pays de l'OCDE, “tous les élèves inscrits dans ces programmes ont un accès direct à l'enseignement supérieur une fois leur diplôme obtenu“ alors qu'en France, les élèves de CAP (1/3 de la voie pro) qui ont obtenu leur diplôme en 2021 ne sont que 21 % à s'être dirigés vers un "bac professionnel", qui leur donne un accès direct à l'enseignement supérieur.

Formation

Plus globalement, entre 2000 et 2021, la part des 25-34 ans ayant un niveau d'études supérieures a augmenté en France de 19 points (de 31 % en 2000 à 50 % en 2021). La France est l'un des 14 pays de l'OCDE où au moins la moitié des 25-34 ans sont diplômés de l'enseignement supérieur. Pourtant ce sont encore 12 % des jeunes adultes qui ont quitté l'école en 2021 au niveau d'études de deuxième cycle du secondaire (diplôme du Baccalauréat ou équivalent), en baisse de 5 points sur les 10 dernières années. Dans l'OCDE, cette proportion est de 14 %.

Et ceux qui “décrochent“ à l’école se retrouvent “en très grande précarité plus tard“. Cette même année les taux d'emploi des 25-64 ans sont de 53 % pour ceux sans diplôme du deuxième cycle du secondaire, de 74 % pour les diplômés du deuxième cycle du secondaire ou post-secondaire non supérieur et de 86 % pour les diplômés de l'enseignement supérieur. Le lien entre le niveau d'éducation et le taux d'emploi est d'ailleurs particulièrement fort pour les femmes. En France, seules 39 % des femmes de 25 à 34 ans ayant un niveau d'études inférieur au deuxième cycle de l'enseignement secondaire ont un emploi, contre 86 % de celles ayant un niveau d'études supérieures. Ces chiffres sont de 62 % et 89 % pour les hommes.

Il est également intéressant de noter que les étudiants en TIC (technologies de l'informaiton et de la communication, nldr) ne représentent en France que 3 % des nouveaux entrants dans l'enseignement supérieur en 2020 (6 % en moyenne dans le spays de l'OCDE).

Dépense et enseignement

Tandis que les pays de l'OCDE avaient consacré en moyenne 4,9 % de leur produit intérieur brut (PIB) aux établissements d'enseignement de l’élémentaire au supérieur en 2019, dans l'hexagone la part correspondante était de 5,2 %. Cependant, la part de l’ensemble des dépenses publiques consacrée à l'éducation (de l’enseignement élémentaire au supérieur) était de 8,5 % en France, ce qui était inférieur à la moyenne de l'OCDE (10,6 %).

Malgré une augmentation de 4 % entre 2015 et 2021, le salaire statutaire annuel des enseignants de l'enseignement élémentaire ayant 15 ans d'expérience (et les qualifications les plus répandues, à savoir un CRPE) reste de 19 % inférieur à la moyenne de l'OCDE. Quant aux salaires réels moyens des enseignants (reflétant les salaires statutaires et les paiements supplémentaires liés au travail), ils restent inférieurs aux revenus des salariés diplômés de l'enseignement supérieur dans presque tous les pays de l'OCDE. En France, les enseignants du premier cycle du secondaire gagnaient 13 % de moins que les autres salariés âgés de 25 à 64 ans ayant une formation de l’enseignement supérieur, ceux dans le préélémentaire et l’élémentaire respectivement 20 et 22 % de moins, et ceux dans le deuxième cycle du secondaire 3 % de moins.

A noter enfin que les enseignants français, lors de l'année scolaire 2020/2021, ont enseigné 900 heures par an aux niveaux préélémentaire et élémentaire et 720 heures aux niveaux secondaire pour les "professeurs certifiés" de filière générale, des chiffres “supérieurs aux moyennes“ de l'OCDE (à l'exception du niveau préélémentaire).

Le rapport de l'OCDE ici

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