Quelle scolarisation pour les élèves allophones ? (DEPP)
Paru dans Scolaire le mardi 20 septembre 2022.
“En juin 2021, 608 allophones sont en attente d’une scolarisation et d’une prise en charge dans un dispositif spécifique, bien qu’ils aient fait l’objet d’un positionnement“ indique la DEPP dans sa dernière note concernant les élèves “nouvellement arrivés“ en France.
Le service statistique de l'Education nationale explique pourtant que lors de leur entrée dans le système éducatif français, un test de positionnement initial définit les besoins éducatifs des élèves allophones dans le domaine de l’apprentissage du français langue seconde, comme pour les 64 564 jeunes qui ont été répartis dans 8 829 écoles et établissements au cours de l’année scolaire 2020-2021. L'enquête précise que 1 469 jeunes de plus ont été pris en charge par les missions de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS).
Ainsi cette évaluation, dont les exercices peuvent être réalisés dans la langue d’origine de l’élève, permet de déterminer leur niveau de scolarisation antérieur, leurs acquis initiaux en langue française, ainsi que leurs compétences scolaires.
Selon les calculs de la direction de l'évaluation, la part des élèves qui attendent plus de trois mois une scolarisation dans un dispositif a progressé de 10 % en 2016-17 à 15 % en 2020-21 au collège, et de 17 % à 25 % au lycée sur la même période.
De même, la part des élèves qui attendent le plus longtemps entre le test de positionnement et l’entrée dans un dispositif a “globalement augmenté“ entre 2018-19 et 2020-21, ceux qui ont attendu plus d'un an étant passés de 2 à 3 % au collège et de 3 à 5 % au lycée.
A cela s'ajoute, en raison d'un manque de places, d'absence de dispositif dans la zone géographique de l’élève, ou dans l'attente d’une affectation, que 9 % des élèves allophones sont “scolarisés en milieu ordinaire sans soutien linguistique“.
Pourtant, près de 3 élèves allophones sur 10 ne sont pas sont “à l’heure“ (à savoir que leur âge correspond à l’âge théorique pour ce niveau de formation). Un résultat surtout marqué au collège, où 55 % des élèves sont en décalage par rapport à leur classe d’âge (un, deux, voire trois ans et plus).
Les élèves allophones scolarisés en lycée sont de leur côté sur-représentés dans la voie professionnelle, avec 57 % d'entre eux qui sont inscrits dans une formation professionnelle du second degré, majoritairement en première année de CAP ou en seconde professionnelle (contre 29 % pour l’ensemble des lycéens).
A noter que parmi les élèves allophones nouvellement arrivés et scolarisés en 2020-2021, les garçons représentent 58 % des effectifs (contre 51 % pour l’ensemble des élèves des écoles élémentaires, collèges et lycées). Plus de trois sur quatre étaient déjà scolarisés avant leur arrivée en France.
Au total, pour 1 000 élèves des 1er et 2d degrés, 6,5 sont allophones en 2020-21. Par rapport à l’année scolaire 2018-19, le nombre d’élèves scolarisés recensés par l’enquête a diminué de 5 %, soit 3 345 élèves, les plus fortes diminutions se situant dans les académies de Normandie (- 28 %), de Strasbourg (- 26 %) et de Dijon (- 26 %).
La note de la DEPP ici