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Voie professionnelle / Carte des formations : Les Régions de France demandent “un pilotage public, et dans la proximité“

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 31 août 2022.

L' “actualité brûlante“ était au centre de la conférence de presse de rentrée 2022 des Régions de France, avec l'enjeu du pouvoir achat ainsi que des transports scolaires.

Le vice-président de l'association estime qu'au-delà des bourses versées par l'Education nationale, “l'essentiel du soutien est porté par les politiques des régions“ avec la gratuité des manuels, l'aide à l'équipement en lycée professionnel, l'aide à l'équipement numérique ou encore le gel des tarifs de la restauration scolaire malgré la hausse du prix des repas. François Bonneau estime sur ce point qu' “il ne faut pas que les familles qui ont beaucoup de contraintes soient en plus pénalisées par ces hausses“.

Concernant les transports, et la pénurie annoncée de chauffeurs dans les transports scolaires, il s'agit d'une “situation de fait“ pour les Régions de France qui évoquent son anticipation avec un effort particulier de formation l'année dernière. François Bonneau estime que cela a payé, et que si la problématique portait au départ sur 10 000 circuits, ce sont aujourd'hui uniquement 3000 circuits pour lesquels il n'y a pas de réponse. Celle-ci pourrait être d'optimiser les circuits (extension des horaires pour multiplier les rotations, ndlr).

Il explique qu'un changement de modèle s'opère avec des salariés, exerçant autrefois cette fonction comme une activité complémentaire, qui vont désormais vers des temps pleins, et que la part qui leur sera faite par les entreprises de transport, sera d'ailleurs un des critères de choix en délégation de service public. Et alors que le marché du travail est en train de s'inverser, où l'offre était auparavant inférieure à la demande et dont l'équilibre est en train de changer, “il faut revoir les conditions sociales de métiers qui sont moins attractifs“ et il faut également former plus, avec un travail entre grandes fédérations de transport et représentants de la branche professionnelle.

Orientation, une compétence prise “à bras le corps“

Concernant la compétence d'information à l'orientation des jeunes qui leur incombe, les Régions de France considèrent que “si on veut traiter de l'orientation il ne faut pas le traiter à la fin d'un cycle“. Un travail a été engagé avec les rectorats et les Dasen pour que les outils et les événements prévus soient appropriés, mais ils ne sont pas aboutis à 100 %.

“Avec Pap Ndiaye nous avons insisté sur l'importance que les portes des collèges soient ouvertes“. Les Régions indiquent que les premières craintes qui pouvaient apparaître au début de “voir menacées les prérogatives“ des acteurs de l'Education nationale “s'effondrent“, que le rôle des Régions n'est pas d'aller sur l'accompagnement individuel de l'élève mais sur l'information et la sensibilisation aux métiers “de façon non conflictuelle“.

L'objectif c'est donc d'aller à la rencontre des collégiens, dans 600 établissements, avec la question de comment on parle des métiers. Il y a aujourd'hui des problèmes de recrutement, il faut donc susciter des vocations et pour cela “être acceptés dans les établissements“, c'est à dire avoir une véritable connexion avec les professeurs principaux, ce qui passe par le chef d'établissement.

Pilotage de la carte des formations

Concernant la formation professionnelle, les régions de France se disent “très attachées à leurs anciennes prérogatives qui leur ont été retirées“, comme l'apprentissage. François Bonneau reprend le dernier rapport de la cour des comptes en la matière (voir ToutEduc ici) pour qui cette réforme “coute très cher, le déséquilibre se compte en milliards“ tandis que le nombre d'apprentis est en hausse, mais plus fortement sur l'enseignement supérieur et que la hausse du nombre de CFA a engendré concurrence et surcoûts.

Les régions de France proposent de reprendre le pilotage sur la carte de formations pour “éviter une concurrence mortifère entre CFA et lycées pros“. Elles se disent persuadées “que notre pays a un avantage par rapport aux autres y compris avec l'Allemagne grâce au lycée pro“, et sont ainsi ouvertes à ce qu'il y ait plus de temps en entreprise pour les lycées pros, “si il y a rétribution nous y sommes favorables“.

“Nous pensons que les tensions qui existent (sur l'offre et le besoin de compétences, ndlr) dans certaines filières nécessitent un pilotage plus fort et une orientation qui donne aux jeunes une connaissance des métiers de demain.“ Est donc nécessaire “un pilotage public et dans la proximité, à l'échelle des régions.“

Parcoursup

Enfin, Parcoursup fait l'objet de l'attention des Régions de France qui souhaitent que la plateforme soit interrogée au sujet son algorithme. Pour François Bonneau, la technologie “ne remplacera jamais l'idée d'humain, d'échanges, de regards qui se croisent“. Il porte l'idée d'améliorer le processus d'affectation dans l'enseignement supérieur par des entretiens “physiques“, estimant que certains jeunes d'aujourd'hui ont un “parcours bigarré“ mais qu'ils sont porteurs de la même énergie que d'autres : “il faut être capable de les entendre mais c'est très difficile pour un algorithme de retracer l'humain."

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