“Le quinquennat précédent a été un traumatisme pour les personnels“ (SE-UNSA)
Paru dans Scolaire le jeudi 25 août 2022.
“Nos collègues se disent reposés, moins stressés que les années précédentes donc on voit que le Covid s'éloigne un peu“, estime Stéphane Crochet, ce jeudi 25 août lors de la conférence de presse de rentrée du SE-UNSA. Selon un sondage réalisé auprès de 502 enseignants, CPE et PsyEN adhérents, 70 % d'entre eux se disent reposés et 47 % optimistes pour l'année scolaire 2022-2023.
Le secrétaire général du syndicat des personnels de 1er et 2nd degrés ajoute cependant que “la confiance envers l'institution n'est vraiment pas rétablie, et à 76 % ils disent ne pas penser que le ministre réussira à la rétablir, donc la tension voire le divorce avec l'institution est désormais bien ancré et ça c'est dans doute le premier défi pour le ministre Pap Ndiaye...“
Et si a été constatée une augmentation des démissions “qui reste assez mesurée“, il est surtout question d'une augmentation des réflexions autour de quitter ce métier, “et là nous sommes très très questionnés dans toutes nos sections, sur l'ensemble du territoire, ça en dit long parce que c'est un phénomène que nous ne connaissions pas“. Ainsi pour Stéphane Crochet, le métier continue à avoir autant de sens pour les personnels, “mais il est épuisant, un certain nombre de collègues se découragent et le précédent quiquennat a été un accélérateur de ce point de vue-là“, évoquant même ““un traumatisme pour les personnels“.
D'ailleurs, les thèmes prioritaires des personnes intérrogées sur leur vie professionnelle sont la rémunération (31,4 %), la reconnaissance de leurs métiers (près de 20 %) et la charge de travail (14,6 %), et “ils se disent beaucoup plus inquiets que les années précédentes sur la solidité du service public d'éducation. Ca veut dire que les acteurs eux-mêmes craignent de ne vivre que des années où les choses vont de moins en moins bien, ce qui n'est pas un facteur d'attractivité...“
Concernant le système éducatif, les personnels sondés souhaitent que soit principalement traitée la question des moyens et de leur répartition (à 32,5 %), et considèrent que la priorité pour notre pays dans les mois à venir consiste à renforcer le service public (à 31,4 %). Le secrétaire général estime que “toute proportion gardée on ne peut s'empêcher de faire des parallèles avec la crise de notre système de santé, car, poursuit-il, on entend que l'on utilise les mêmes mots que nos colègues de la santé, la perte de sens, la suradministration, l'épuisement, le manque de moyens de rémunération, donc on ne peut que s'interroger et faire le parallèle avec le système de santé y compris pour les zones les plus difficiles, aujourd'hui on parle de déserts médicaux, nous on craint qu'on en arrive à des déserts éducatifs...“