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SNU : “Un fort taux de désistement des jeunes inscrits“ pour les séjours de cohésion d'hiver 2022 (INJEP)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 21 juillet 2022.

3 215 volontaires ont été accueillis sur 31 sites lors des “séjours d’hiver“ du Service national universel qui se sont tenus du 13 au 25 février, indique l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire dans sa dernière enquête d'analyse des premiers séjours de cohésion du SNU version 2022.

Mais si au-delà du changement de période dans l’année, ces séjours “avaient pour spécificité d’être organisés pour les zones B et C à cheval sur les vacances et le temps scolaire“, l'INJEP signale “un taux de désistement significatif sur chacun des sites“.

Bien qu'en baisse par rapport à juin 2021, la part des désistements est ainsi “toujours élevée“ avec 13,5 % du total des volontaires inscrits et validés qui se sont désistés (et entre 20 % et 34 % sur les trois sites spécificiquement étudiés). Trois raisons sont invoquées, le contexte sanitaire, l'affectation et le manque de visibilité du dispositif au sein des établissements scolaires, auquel s'additionne le défaut d’accompagnement des jeunes qui se sont portés volontaires.

Profils

A cela s'ajoute “une part minoritaire, mais notable de jeunes (qui) se présentent comme ‘non-volontaires‘, fortement incités par l’entourage familial ou par un professionnel en charge de son accompagnement (éducateur, assistante sociale, juge d’application des peines...).“

L'INJEP constate que la répartition des sexes est en revanche plus équilibrée qu’en 2021 (51 % contre 56 %), et que les jeunes issus de filières générales ou technologiques sont encore légèrement surreprésentés (71 % des inscrits), malgré la progression des filières professionnelles dont sont issus 24 % des volontaires en février 2022 (contre 33 % des jeunes scolarisés à l’échelle nationale).

Est surtout notée une progression de la part d’inscrits résidant dans un quartier prioritaire de la ville avec 7,4 % de jeunes originaires de QPV accueillis lors des séjours de février (contre 4,2 % en 2021), une part qui s’approche de la moyenne nationale (9,2 % des 15- 24 ans).

D'ailleurs, on notera que désormais “bénéficier du financement du code de la route est la seule motivation mise davantage en exergue par rapport aux éditions précédentes : un argument qui semble plus incitatif car désormais mieux identifié par les volontaires.“

Sites et personnels

Autre point mis en exergue, la nature des sites, d'autant que “la difficulté à mobiliser et investir les sites adéquats demeure“, et les équipes projet “font remonter une réelle inquiétude sur la mobilisation pérenne de suffisamment de centres adaptés pour accueillir à échéance régulière des cohortes d’environ 150 jeunes, dans le contexte de montée en charge du dispositif.“

L'INJEP poursuit avec des postes “pourvus de manière tardive“ et une nouvelle édition “fortement placée sous le signe du ‘dévouement et du bricolage‘“. Le recrutement des équipes semble avoir été plus difficile lors la période hivernale. Pour deux sites sur trois “il n’a pas été possible de mobiliser le vivier de personnels d’encadrement issu des précédents séjours ou des personnes toujours suffisamment formées et expérimentées pour l’animation de ce type de séjours“, ce qui a conduit à des recrutements “par défaut“.

Interrogé, un directeur de centre témoigne : “Je n’ai eu presque personne de l’an dernier. Il y a eu beaucoup d’amertume du fait des retards de paiements des salaires cet été. Les encadrants ont été surpris.“

Par ailleurs, l'institut estime que, malgré les stratégies d’information et de communication portées par les équipes projet départementales auprès des établissements scolaires, force est de constater que le SNU reste peu identité ou saisi par une majorité de professeurs à ce jour. Cela peut relever d’un manque de temps, d’un manque d'intérêt, voire d’une posture de principe liée à une réticence à l’égard du dispositif, ou encore d’une information lacunaire qui n’a pas toujours dépassé le cercle des équipes de direction et du CPE des établissements scolaires.

Organisation

Est souligné le caractère dense du planning pour répondre aux objectifs du cahier des charges national, qui pourraient être adaptés à la période de déploiement du séjour. Certains modules, quoique revisités “ont toujours du mal à accrocher leur public“ comme par exemple le développement durable ou la citoyenneté pour lequels “les jeunes évoquent des redondances avec l’enseignement scolaire“.

De même, la période de février, en milieu de l’année scolaire, accroît la fatigue des jeunes qui sont “moins aptes à s’engager pleinement dans les séjours dont le planning d’activités condensé sur 12 jours est par ailleurs jugé très ambitieux.“

Les séjours de février 2022 se sont au final “à nouveau heurtés à des enjeux logistiques sous-estimés, affectant le déploiement des séjours et alourdissant considérablement la fonction d’intendant au quotidien : non-anticipation du nombre réel de jeunes présents, uniformes de grandes tailles trop peu nombreux, gestion du lavage du linge particulièrement lourde pour les équipes au quotidien, achat de matériel de dernière minute, application d’un protocole sanitaire jugé parfois inadapté, etc.“

L'étude ici

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