Photographie du salaire des enseignants en 2020, année “Covid“
Paru dans Scolaire le mercredi 13 juillet 2022.
Alors que la rémunération des enseignants apparaît dans les débats comme un des éléments clefs de l'attractivité du métier, la DEPP offre un regard “par individu“ sur la rémunération des enseignants lors de l'année 2020.
Les données du service statistique de l'Education nationale indiquent que les 92 % d'enseignants qui sont titulaires gagnent en moyenne 2 685 euros nets mensuels s'ils sont à temps complet, 1 917€ s'ils sont à temps partiel ou incomplet.
Parmi eux, près de 44 % de professeurs des écoles (PE) gagnent 2 461€ par mois à temps complet, les certifiés (30 %) 2 727€, les professeurs de sport 2 725 euros, ceux de lycées professionnels (PLP) 2 910 euros et les 6,2 % d'agrégés 3 716 euros.
Les agrégés sont les mieux payés, ils “bénéficient à la fois des grilles de rémunération les plus avantageuses et d’obligations réglementaires de service facilitant l’exercice d’heures supplémentaires“. 90 % d’entre eux gagnent au moins 2 550 euros par mois, et jusqu’à plus de 4 740 euros pour les 10 % les mieux rémunérés.
En revanche, 70 % des professeurs des écoles perçoivent un salaire net mensuel moyen inférieur à 2 590 euros. Outre leur “plus grande propension à être à temps partiel ou incomplet et sur des quotités plus faibles, ils perçoivent moins fréquemment des compléments de rémunération (primes hors ISAE, heures supplémentaires)“, ce qui a cependant moins été le cas en 2020 où “l’écart de salaires entre titulaires du premier degré et ceux du second degré se réduit“ en raison de la pandémie (primes versées dans le 1er degré, heures supplémentaires supprimées dans le 2nd, ndlr).
Les professeurs de chaire supérieure (agrégés) sont les enseignants pour qui la part variable est la plus forte, calcule ainsi la DEPP, avec, en moyenne, 32 % de primes composant le salaire brut. Ainsi en 2020, alors que les opportunités d’effectuer des HSE et des heures d’interrogation et de compléter son service par des missions particulières ont été freinées, 40 % des professeurs de chaire supérieure et agrégés, 32 % des professeurs certifiés et d’EPS et 29 % des professeurs de lycée professionnel ont vu leur salaire diminuer : pour plus de 80 %, cette diminution s’explique par une baisse des rémunérations pour heures supplémentaires.
Au final, si 10 % des professeurs agrégés et de chaire supérieure gagnent moins de 2 550 euros, cela concerne 68 % des professeurs des écoles.
Les professeurs certifiés, d’éducation physique et sportive (EPS) et les professeurs de lycées professionnels (PLP), rémunérés sur la même grille indiciaire que les professeurs des écoles, perçoivent en moyenne un salaire net supérieur de respectivement 11 %, 12 % et 20 %.
Les 8 % de contractuels travaillent eux en moyenne pour 2 053 euros net par mois à temps complet, 1 407 euros à temps partiel. L’écart de salaire entre les enseignants contractuels et les enseignants titulaires est “important“ explique la DEPP car ils exercent fréquemment à temps incomplet, ils sont positionnés sur des grilles de rémunération plus faibles et sans règles communes d’avancement, et sont enfin en moyenne plus jeunes, donc plus nombreux à percevoir des salaires de début de carrière. En 2020, la moitié d’entre eux gagnent un salaire net moyen inférieur à 1 760 euros par mois.
Selon les multiples situations de carrière, les (éventuelles) évolutions individuelles de salaires sont “contrastées“ ce qui se traduit par une hausse pour 59 % des titulaires, alors que 17 % d'entre eux voient leur rémunération stagner et près d'un quart diminuer.
A 2 560 euros net en moyenne, le salaire des enseignants rémunérés en 2020 par l’Éducation nationale (et qui l’étaient déjà en 2019) a augmenté de 2,3 % en euros constants par rapport à l'année précédente.
Cependant comme les nouveaux enseignants ont un salaire moyen plus faible de 19 % à celui que percevaient les enseignants partis, en raison principalement de la différence d’ancienneté, le renouvellement des populations tire à la baisse l’évolution globale et si on compare le salaire net moyen de 2019 et celui de 2020, on constate une hausse moins forte de l'ordre de seulement 1,3 %.
La note de la DEPP ici