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Il existe une “forte élévation du niveau de diplôme dès la deuxième génération“ pour les familles issues de l’immigration (INED)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 07 juillet 2022.

Au fil des générations, les descendants d’immigrés tendent “à se rapprocher des niveaux de diplôme des descendants de natifs“, indique l'INED au regard des résultats tirés de la deuxième édition de l’enquête “Trajectoires et Origines“ centrée sur la progression des niveaux d'éducation sur trois générations et sur la réussite qui en découle.

Ainsi, la proportion de diplômés du supérieur passe de 1 sur 20 pour les parents immigrés à près d’un tiers pour leurs enfants nés en France, notent les auteurs de l'étude qui constatent une “forte élévation du niveau de diplôme dès la deuxième génération“. Les personnes nées en France de couples mixtes, avec 41 % de diplômés du supérieur, se rapprochent des 43 % de diplômés du supérieur que comptent les descendants de natifs.

De même, l'Institut national d'études démographiques calcule que la “mobilité éducative“, concerne plus de 70 % des enfants d'immigrés qui obtiennent un diplôme plus élevé que celui de leurs parents.

Diplômes et Origine

Cependant, la progression intergénérationnelle et la convergence avec les descendants de natifs “varient sensiblement“ selon l’origine des familles. Dans les familles originaires du Maghreb et d’Europe du sud, “alors que les parents ont très rarement un diplôme du supérieur (moins de 3 %), plus d’un tiers des enfants en possèdent“, ce que l'INED explique par la “faible diffusion de l’enseignement supérieur dans les pays d’origine, mais aussi par la forte mobilisation des parents immigrés en faveur de la réussite scolaire des enfants“. Puis, dès la troisième génération, les descendants des migrations européennes “sont au même niveau que les descendants de natifs".

Est en revanche décrit le “désavantage scolaire persistant“ que subissent les familles de Turquie et du Moyen-Orient. Elles combinent “un faible taux de diplômés du supérieur chez les parents (5 %) et un taux encore limité chez les enfants (moins de 18 %). Si ces derniers ont souvent progressé par rapport aux parents (deux fois sur trois), ils n’en constituent pas moins le groupe issu de l’immigration le moins diplômé.“

Les familles d’Afrique subsaharienne et d’Asie sont de leur côté dites “surdiplômées“. Ces parents sont “plus souvent diplômés du supérieur que les parents natifs“, ce qui “témoigne d'une évolution des profils des immigrés en France : la diversification des origines s’est accompagnée d’une élévation des niveaux d’instruction, liée à une sélection plus intense des émigrants par rapport à ceux qui restent au pays d’origine.“ Dans ces conditions, la marge de progression par rapport aux parents est plus réduite mais les enfants de ces familles sont eux-aussi “plus souvent diplômés du supérieur que les descendants de natifs“. Enfin, les auteurs considèrent “que si le succès des descendants d’immigrés asiatiques est régulièrement commenté, ce n’est guère le cas pour les descendants d’immigrés africains, en butte aux représentations péjoratives des migrations africaines.“

Diplôme et profession

Mais à quelles professions conduisent ces diplômes ? L'INED calcule que la part des diplômés du supérieur qui accèdent aux professions intermédiaires ou supérieures s’élève à 77 % pour les descendants de natifs et à 75 % pour les petits-enfants d’immigrés européens. En revanche, sont nettement moins nombreuses à y parvenir les personnes nées d’un ou deux parents d’origine extra-européenne, 63 % pour les originaires du Maghreb, 67 % pour ceux d’Asie et 71 % pour ceux du reste de l’Afrique. Pour l'INED, “une part de l’explication de ces écarts selon l’origine tient aux discriminations à l’embauche régulièrement mesurées.“

A noter enfin que dans tous les groupes, “le rendement professionnel d’un diplôme du supérieur est moindre pour les femmes, notamment du fait de leur retrait plus fréquent du marché du travail“, alors que l'on constatait que les filles d’immigrés “dépassent plus souvent que les fils le niveau de diplôme des parents“.

Cris Beauchemin et al., Familles immigrées : le niveau d’éducation progresse sur trois générations mais les inégalités sociales persistent, 2022, la fiche Population et Sociétés n° 602 ici

 

 

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