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Attractivité du métier d'enseignant : "ça va prendre du temps" (Pap Ndiaye sur France Inter)

Paru dans Scolaire le jeudi 07 juillet 2022.

"Les épreuves de spécialité, pour l'instant, c'est mars." Interrogé ce 7 juillet dans le cadre de la matinale de France Inter (voir ici), le ministre de l'Education nationale déclare "nous allons regarder les choses" et donc n'exclut pas une modification du calendrier du baccalauréat : “nous tenons compte des avis, y compris des enseignants, pour que le calendrier soit ajusté au mieux. (..) Nous allons voir.“

Interrogé sur les atteintes à la laïcité, Pap Ndiaye reconnaît "des situations inquiétantes ici ou là" et demande que "le caractère ostensible" des tenues soit "appréci(é) localement".

Sur le recrutement d'enseignants, il reconnaît que "nous avons un problème" et il cite deux causes, le passage du concours de M1 et M2 et les rémunérations. "Nous allons créer un choc d'attractivité", promet-il, mais il ajoute que la question du salaire n'est pas la seule cause de la baisse du nombre des candidats et il évoque la nécessité d'offrir aux enseignants "des portes de sortie". Il aimerait "qu'on n'ait plus à recruter de contractuels", mais ajoute que "ça va prendre un peu de temps". La question se pose d'ailleurs de façon différente selon les territoires, puisqu'en Guyane, le pourcentage de contractuels est supérieur à 50 % (dans certaines zones, ndlr), pour 1 % dans le premier degré au niveau national.

Concours

Le ministère de l'Eudcation nationale précise qu'il y a eu cette année 146 500 candidats aux concours de l’enseignement public et 27 778 dans le privé sous contrat, pour respectivement 23 571 postes d'enseignants, de conseillers principaux d'éducation et de psychologues de l'Éducation nationale et 3 761 postes aux concours de recrutement d'enseignants de l'enseignement privé sous contrat.

Les concours vont permettre de recruter 19 838 professeurs dans l’enseignement public et 3 482 dans l’enseignement privé sous contrat, soit un déficit de 3 733 postes dans l'enseignement public et 279 dans le privé sous contrat (pour un total de 4012 postes non pourvus).

Toujours selon le ministère, “cette baisse prévisible du vivier de candidats s’est traduite par un renforcement du recrutement de contractuels afin de préparer dans de bonnes conditions la rentrée 2022 et préserver les capacités de remplacement dans les académies.“

9 951 postes de professeurs des écoles offerts aux différents concours de l’enseignement public dans le premier degré, avec 8 265 candidats admis, soit au niveau national un taux de postes pourvus de 83,1%, alors qu’il était de 94,7% en 2021. Le ministère explique notamment cette baisse du rendement par la volonté de garder un certain niveau et la “qualité“ des concours.

Est précisé que 27 académies sur 30 ont pourvu les postes ouverts aux concours, en revanche, celles de Créteil et Versailles, et à un degré moindre celle de Paris, n’ont pas pu pourvoir l’ensemble des postes ouverts. A Créteil, le ministère indique que si 900 candidats ont été admis sur les 1 665 postes ouverts, “le différentiel de postes sera couvert par des enseignants contractuels.“ Dans l’académie de Versailles, un peu plus de 900 candidats ont été admis (en prenant en compte tous les concours et les listes complémentaires) pour 1 600 postes mis au concours. Celle-ci a dès lors “procédé au renouvellement de plus de 400 personnels contractuels et 600 nouveaux professeurs contractuels ont d’ores et déjà été recrutés.“ Avec 173 candidats admis pour 225 postes mis au concours, l’académie de Paris “pourra pourvoir les 52 postes grâce à des renouvellements de contrat et au recrutement de nouveaux contractuels.“

A noter que le potentiel de remplacement, un vivier qui représente 9 % des effectifs dans le 1er degré, ne sera selon le ministère pas affecté.

Dans le second degré, sur 13 620 postes, dont 12 730 postes d'enseignants, 640 postes de CPE et 250 de psychologues de l'Éducation nationale, 11 353 candidats ont été admis au concours “et 220 vont être immédiatement appelés sur les listes complémentaires établies pour certains concours“. Au niveau national, le taux de couverture (hors listes complémentaires) pour le second degré se situe à 83,4% en 2022. Il était de 94,1% en 2021.

Certaines disciplines “demeurent sous tension“ comme les lettres classiques ou l’allemand, d'autres “présentent des taux d’admission également insuffisants“ à savoir la physique-chimie, les mathématiques ou les lettres modernes. Ici encore, le recrutement d’enseignants contractuels (environ 8 % en moyenne) déjà en vigueur dans le second degré “permettra de compenser ces rendements de concours insuffisants de certaines disciplines.“

“Nous n'aurons pas de difficulté à pourvoir l'ensemble des postes en maths“. Le ministère explique également que les bons rendements dans certaines matières l'an dernier (par exemple 92 % en maths en 2021 pour 68,5 % en 2022) permettront de compenser les baisses.

Fidéliser et former

Le ministère assure enfin avoir “cherché à fidéliser les contractuels“ déjà présents, en permettant que leurs contrats puissent perdurer jusqu'à la fin de l'été ou au-delà, afin de ne pas créer de “rupture“ comme ce fût parfois le cas en 2021, et d'avoir ainsi un “public captif“.

Une formation à la prise de fonction pour les nouveaux contractuels embauchés en IDF sera mise en place dès le 22-23 août, complétée par un système de tutorat mis en place à la rentrée, comprenant la visite d'un formateur, un programme d'auto-formation proposée par la Dgesco, et par une hotline assurée par les Dsden.

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