Les addictions entraînent, chez 38 % des jeunes, des épisodes d’échec scolaire ou professionnel (Ipsos/Macif)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 15 juin 2022.
Les 16-30 ans, qui déclarent “avoir besoin de s’amuser, de déstresser, quitte à se mettre en danger ou à perdre le contrôle…“ depuis la pandémie, sont dans un situation “préoccupante“ concernant les addictions, indique la Macif dans une enquête réalisée avec l'institut de sondage Ipsos. Consommation de drogue, d’alcool, d’écrans ou comportement à risque sur la route,… la crise sanitaire a “fragilisé“ une population “particulièrement sensible“ et “inscrit ces comportements négatifs dans la durée“.
Sont ainsi comptés 58 % de jeunes qui ont déjà perdu le contrôle d’eux-mêmes au moins une fois au cours de l'année écoulée du fait de leur consommation de substances, au point de ne plus vraiment savoir ce qu’ils faisaient. Soit 6 points de plus par rapport à la précédente mesure (en 2021, ndlr).
Et cette perte de contrôle a le plus augmenté concernant l’utilisation d'écrans interactifs, avec 70 % des jeunes qui estiment avoir perdu le contrôle au moins une fois pour cette raison au cours des 12 derniers mois (contre 61 % l’an passé) et 52 % au moins dix fois (contre 45 %).
Pourtant, malgré cette hausse de la perte de contrôle, l'enquête révèle que la perception est toujours “minorée“ par les jeunes consommateurs. Il en est ainsi pour l’alcool et les écrans interactifs, dont le niveau de risque perçu “est toujours nettement plus bas que celui mesuré pour les autres substances, alors même que leurs usages ont été encore davantage répandus durant la crise sanitaire".
Si deux jeunes sur cinq passent en effet plus de 6 heures devant un écran par jour, la note moyenne sur le risque perçu attribuée aux écrans interactifs “reste stable et s’élève à 5,2/10“, et seulement “8 % des jeunes leur attribuent un risque maximal (notes 9 et 10/10)“.
Autre motif d'inquiétude, le risque associé à l’héroïne, la cocaïne et le crack qui “est en recul, et l’est même de manière significative“.
Cependant, malgré la minimisation des conséquences des addictions, près de 3 jeunes sur 4 constatent qu'ils ont ressenti des troubles, des sentiments de mal-être ou des difficultés concrètes (accidents, situations de violence, problèmes financiers) liées à leur consommation de substances et d’écrans (en hausse 6 points par rapport à 2021).
26 % des consommateurs déclarent avoir eu des pensées suicidaires (vs 20 % l'an dernier), 1/4 des comportements violents envers eux-mêmes (contre 19 %) mais aussi, pour 23 % d'entre eux, avoir rencontré des situations d’agressions physiques ou sexuelles.
L'étude révèle surtout que cette consommation “engendre aussi, dans plus d’un tiers des situations, des épisodes d’échec scolaire ou professionnel (38 %, +8 points) ou un isolement sur le plan social (34 %, + 7 points).“
Le 2ème baromètre “Les addictions et leurs conséquences chez les jeunes“ ici