Pénurie d'enseignants et démissions : Au Québec aussi (La Presse)
Paru dans Scolaire le dimanche 12 juin 2022.
Fin mai, Québec a lancé une campagne publicitaire qui encourage les titulaires d’un "baccalauréat (une licence dans le système français, ndlr) dans une discipline enseignée dans les écoles préscolaires, primaires, secondaires" à envisager une carrière en éducation dès la prochaine rentrée scolaire et, selon La Presse, elle "choque des enseignants démissionnaires... qui atteindraient des nombres jamais vus".
Nos confrères donnent l'exemple d'un enseignant à qui on a refusé un temps partiel, et qui a préféré démissionner après sept ans d'enseignement : "Ils mentionnent qu’il y a une pénurie, qu’il faut s’investir pour les jeunes, mais quand on arrive sur le plancher, il manque de ressources, on nous dit non pour des projets, pour (aménager) l’horaire." Une autre estime que le message publicitaire "minimise ce que c’est, l’enseignement, c’est comme si quiconque a un bac peut venir dans une classe et ça va fonctionner. Les enseignants non qualifiés, ce sont des collègues qui pleurent à la fin de la journée. Quand on leur offre du mentorat, il provient souvent de collègues… eux-mêmes débordés".
La présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement abonde dans son sens. "On a tous vu ça, des gens qui arrivent, qui n’ont aucune formation en pédagogie et qui au bout de quelques semaines disent : 'Je n’en peux plus, je m’en vais'." En cause notamment, une diminution du nombre des "techniciennes en éducation spécialisée" alors que le nombre des élèves en difficulté augmente : "En 2008, je voyais un ou deux élèves en orthopédagogie par classe ; maintenant, c’est le tiers de la classe", explique l'une d'elle.
A noter que les titulaires d’un baccalauréat déjà recrutés dans des écoles en raison de la pénurie auront accès l’automne prochain à deux nouvelles maîtrises à distance permettant d’accéder au brevet d’enseignement.
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