“L’état psychique des enfants s’aggrave“ : la défenseure des droits demande un plan d'urgence à E. Borne
Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 03 juin 2022.
Il faut “agir rapidement pour que la santé mentale des jeunes soit une priorité“ expliquent Claire Hédon et Eric Delemar, dans une adresse à la Première ministre Elisabeth Borne jeudi 2 juin. Les défenseurs des droits et des enfants dénoncent la “gravité de la situation“ et appellent à “sortir des approches fragmentaires et strictement sanitaires“ pour y remédier.
Sont évoquées “les défaillances des systèmes d’écoute et de recueil de la parole de l’enfant et de l’ensemble des actions de prévention qui auraient dû être mises en place pour protéger l’enfant en souffrance“. Il y a aussi les enfants allant aux urgences après une tentative de suicide, qui “n’avaient pas de lits disponibles, et n’étaient donc pas hospitalisés ou alors dans un service de psychiatrie adulte“ du fait que “certaines structures continuent de fermer des lits en pédopsychiatrie par manque de personnels et de moyens.“
Ceci conduit la défenseure des droits à affirmer que “l’état psychique des enfants s’aggrave, de l’apparition des premiers signes de détresse chez l’enfant, jusqu’à sa prise en charge en milieu hospitalier pouvant le conduire à des comportements les plus irréversibles“.
Le droit à la santé impose pourtant une prise en charge précoce et rapide du mal-être de l’enfant, aussi “le défaut de prise en charge des troubles de santé mentale et les manquements aux droits qui en découlent constituent une entrave au bon développement de l’enfant et à son intérêt supérieur“.
De plus, ce phénomène a été aggravé “de manière très préoccupante“ par la crise sanitaire qui a “considérablement réduit les interactions sociales, pourtant indispensables à la construction psychique des adolescents.“
Claire Hédon ajoute à cela que “le pic d’hospitalisations des adolescents de 2021 ne redescend pas“, et que “la situation de certains de ces mineurs reste dramatique, tant les prises en charge sont parfois inadaptées". En avril, Santé Publique France constatait en effet qu' “aux urgences, les passages pour geste suicidaire, idées suicidaires et troubles de l’humeur se maintiennent à des niveaux élevés, comparables (pour les 11-14 ans) voire supérieurs (pour les 15-17 ans et les 18-24 ans) à ceux observés début 2021.“
Les défenseurs des droits et des enfants demandent notamment que soient renforcés le personnel médical en établissement scolaire “par la présence de plus d’infirmières et de médecins“, ainsi que les moyens de l’école inclusive “afin que tous les enfants en situation de handicap puissent être orientés dans les établissements adaptés à leurs besoins et aient accès aux aides notamment humaines, dans les établissements scolaires dont ils dépendent.“
Le communiqué ici