Climat scolaire : retour à la situation d'avant la crise selon l'Autonome de solidarité laïque
Paru dans Scolaire le lundi 23 mai 2022.
La crise n'a pas contribué à améliorer le climat scolaire, constate d'ASL, au vu des dossiers déposés par ses adhérents. Les chiffres du "baromètre 2021" de l'Autonome de solidarité laïque montrent "un retour à ce que l’on connaissait avant la crise", la baisse du nombre de dossiers enregistrés en 2020 était due "aux changements induits par la période de confinement". Au total, ses 485 492 adhérents, dont près de 408 000 enseignants et 34 000 chefs d'établissement ou directeurs d'école, les autres étant AED, AESH... , ont déposé 9 579 dossiers. La moitié d'entre eux a donné lieu à une démarche judiciaire avec un avocat, l'autre moitié s'est limitée à une consultation juridique.
Ce sont les personnels du 1er degré qui subissent le plus d'incidents ayant justifié l'ouverture d'une procédure, deux fois sur trois pour des diffamations, des insultes ou des menaces, du fait dans la moitié des cas des représentants légaux d'un l'élève. Or seuls 36 dossiers sont arrivés devant un tribunal l'an dernier, contre 177 en 2017; les plaignants se heurtent de plus en plus souvent à des "refus de prise en compte dans les commissariats, la police demandant de procéder à une démarche civile plutôt que pénale". C'est ainsi que, en 2021, sur 354 dossiers d' "agressions", seuls cinq ont donné lieu à un traitement judiciaire. L'ASL évoque une tendance à la baisse depuis cinq ans, ce qui ce qui l'amène à se demander "comment les personnels peuvent être rassurés lorsque le traitement judiciaire des actes du quotidien semble les minorer", tout en notant qu'elle-même leur conseille souvent de rechercher "des alternatives et des solutions moins douloureuses et moins lourdes qu’un traitement judiciaire" qui "les impacte dans leurs vies professionnelle et personnelle".
L'ASL note par ailleurs une augmentation depuis deux ans des "conflits" avec les parents et les élèves, mais aussi "entre enseignants et chefs d’établissement", ces derniers étant "dus aux changements constants et répétés des consignes pédagogiques", ainsi qu' "aux différents protocoles sanitaires".
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