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Les MDPH ne veulent pas porter la responsabilité des échecs de l'école inclusive

Paru dans Scolaire le lundi 16 mai 2022.

La préparation de la rentrée 2022 "laisse aux équipes (des MDPH) un goût amer". Les maisons départementales des personnes handicapées attendent toujours que des réponses soient apportées à des difficultés qui mettent "en péril la scolarisation de certains enfants", écrivent-elles dans une lettre ouverte qui vaut "coup de gueule collectif".

Elles font notamment valoir que l’Education nationale n'assume pas sa part de responsabilité : "Les dispositifs de droit commun", PPRE (Programme personnalisé de réussite éducative) et PAP (plan d'accompagnement personnalisé) sont "insuffisamment mobilisés", ce qui provoque "une banalisation du dépôt de demandes auprès des MDPH" et une multiplication des PPS (projet personnalisé de scolarisation), "seul moyen d’obtenir une AESH mais surtout du matériel pédagogique adapté".

Dès lors, "les MDPH reçoivent des demandes en hausse continue" et doivent statuer en fonction "des documents fournis et complétés par les familles et les équipes de l’Education nationale", ce qui conduit "le plus souvent à attribuer cette aide humaine". Résultat : "le nombre d’élèves accompagnés ne fait que croître d’année en année", et pèsent sur les MDPH "des attentes considérables sur la réussite, le maintien ou l’accès à la scolarisation. On demande aux équipes d’évaluation de la MDPH d’endosser, par défaut, un rôle de régulateur des demandes parce que l’ensemble du dispositif n’est pas adapté."

Les MDPH constatent de plus que l’Education nationale ne respecte pas "le cadre légal des mises à dispositions de personnels aux MDPH depuis près de 15 ans" et que le régime indemnitaire des enseignants y évoluant est "très opaque et inégal". Elles dénoncent l'absence d'harmonisation des critères d'évaluation du volume horaire des aides humaines mutualisées. Elles ajoutent que les PIAL (pôles inclusifs d’accompagnement localisés), "censés permettre la fluidité de l’attribution de l’aide humaine, ne sont pas en capacité de faire face", que l'insuffisance de formation des AESH "induit un recours à des associations engendrant, dans certains cas, un reste à charge conséquent pour les familles". De plus, "les AESH ont souvent l’impression de devoir répondre aux attentes des enseignants sur l’adaptation pédagogique nécessaire à l’enfant sans avoir les moyens d’y faire face".

L'association des directeurs de MDPH demande que, pour préparer la rentrée, "une concertation soit enfin lancée dans de bonnes conditions entre les MDPH, les familles, les associations, l’Education nationale, la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie) et les ministères concernés".

L'information de Handicap.fr ici

Le courrier de l'ADMDPH ici

 

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