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Objectifs éducation et formation 2030 de l’UE : La France “en retard“ en matière de compétences des jeunes (DEPP)

Paru dans Scolaire le jeudi 12 mai 2022.

En matière de compétences des jeunes, la France “est en retard sur les objectifs communs (aux pays de l'Union européenne) pour 2030“, indique la DEPP dans sa dernière note consacrée à la situation du pays au regard des objectifs d'éducation et de formation fixés à l’horizon 2030.

Pour arriver à ce résultat, le service statistique de l'éducation nationale calcule qu'en 2018 dans l'hexagone, “environ 21 % des élèves âgés de 15 ans n’ont pas un niveau suffisant de compétences en compréhension de l’écrit, culture mathématique et culture scientifique“, alors que “l’objectif européen vise moins de 15 %“.

En compréhension de l’écrit, on notera que “seules 16,3 % des filles sont faiblement compétentes, alors que c’est le cas de 25,4 % des garçons âgés de 15 ans“. En culture scientifique, la DEPP indique que “le constat est le même“ en terme de genre, tandis qu'en mathématiques “il n’y a pas de différence significative entre les deux sexes“.

L'écart est par contre plus important selon leur milieu d’appartenance, avec 35,3 % des élèves de familles défavorisées qui ont des compétences insuffisantes contre 7,1 % parmi ceux de familles favorisées.

Concernant les compétences numériques des jeunes, le seuil maximal de 15 % d’élèves faiblement compétents en littératie numérique fixé par l’Union européenne est également largement dépassé par la France. Il est de 43,5 % en 2018 (contre seulement 16,2 % au Danemark). Ici encore, les filles se veulent “plus performantes que les garçons“, à savoir que 37,2 % d'entre elles en classe de 4ème sont faiblement compétentes en littératie numérique, contre 49,2 % des garçons.

A ce sujet, il y a d'ailleurs 22,9 % des enseignants français (premier cycle du secondaire) qui déclarent un besoin de formation important à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE).

L'étude explique par ailleurs que le niveau de qualification demandé aux enseignants dans l’enseignement préélémentaire en France en 2020-21 “est élevé“, le pays faisant “partie des trois seuls pays en Europe à demander un niveau Master pour exercer à ce niveau d’enseignement, avec l’Italie et le Portugal.“ Cependant, le nombre d’élèves par enseignant (23 par enseignant) en France “est le plus élevé parmi les pays de l’UE“, qui en comptent 13 en moyenne en 2018-19, et ce même si le ratio “diminue lorsque l’on inclut les personnels de contact (Atsem en France) dans le calcul“.

Deux points positifs, il y a en France davantage de “jeunes enfants en éducation“ et de “diplômés de l’enseignement supérieur“ qu’ailleurs en Europe.

En effet, 100 % des enfants entre 3 ans et l’âge du début de l’instruction élémentaire obligatoire participent à l’enseignement formel, alors que l’objectif européen est fixé à 96 % ou plus, et la moyenne de l'UE à 93 %. De même, 50,3 % des 25-34 ans sont diplômés du supérieur, alors que l'objectif est fixé à 45 % à l’horizon 2030.

D'autre part, la France possède une “part limitée de sortants précoces de la formation“. Avec en 2021 un taux de 7,8 % des individus âgés de 18 à 24 ans qui ont tout au plus un diplôme national du brevet et ne sont ni en éducation ni en formation, elle a “déjà atteint“ l'objectif fixé par l'objectif européen qui “vise moins de 9 %“.

Des sorties précoces dont la proportion a d'ailleurs “continué de diminuer“, passant de 12,3 % en 2011 à 7,8 % en 2021, mais qui se comptent davantage parmi les garçons (9,6 %) que parmi les filles (6,1 %) en 2021.

Surtout, si la France “est relativement bien placée au vu de l’indicateur des sorties précoces“, la DEPP constate qu'elle l'est “moins bien au vu de celui des NEET“ qui représentent 14,4 % des jeunes âgés entre 18 et 24 ans, contre 13,7 % en moyenne UE-27.

Ainsi, les deux indicateurs étant mis “en regard“, la comparaison expose qu' “un tiers des sortants précoces en France est en emploi, contre presque la moitié dans l’ensemble de l’UE-27 ou en Allemagne“ et que “réciproquement, environ deux tiers des NEET sont diplômés en France contre moins de la moitié en Allemagne : l’accès à l’emploi est donc plus difficile pour les jeunes en France, qu’ils soient diplômés ou non.“

La note de la DEPP ici

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