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“Les inégalités sur le marché du travail restent très marquées par niveau de diplôme, voire tendent même à s'accroître“ (CEREQ, enquête Génération)

Paru dans Scolaire le mardi 10 mai 2022.

La génération 2017 est “plus diplômée que les précédentes“ et affiche “de meilleurs indicateurs d'insertion“ que celle de 2010, constate le CEREQ dans ses premiers résultats d'enquête Génération nouvelle version.

Ainsi, sur les 746 000 jeunes entrés dans la vie active cette année-là, 78 % sont à minima bacheliers, tandis que 10 % de ces jeunes ont un CAP, un BEP, une mention complémentaire ou un diplôme équivalent de niveau 3. Enfin, 12 % ne sont pas diplômés, soit 89 520 jeunes. Par rapport à 2010, ces derniers sont 4 points de moins, au contraire des BAC+ 3 et plus qui augmentent de 6 points. De même, “l'âge moyen à la sortie du système éducatif gagne un an par rapport à la génération 2010 pour s'établir à 22 ans.“

La génération 2017 se veut donc “à priori mieux armée sur le marché du travail“, estime Thomas Couppié, chef de département au Centre d'études et de recherches sur les qualifications, mais elle est cependant “toujours marquée par les inégalités sociales“. En effet, alors que 57 % des enfants de cadres sont diplomés du supérieur long, ils ne sont que 8 % d'enfants d'ouvriers dans ce cas.

L'étude distingue ensuite neuf parcours-types de jeunes de la génération 2017. Deux-tiers d'entre eux sont “insérés dans l'emploi“ (à durée déterminée, indéterminée..), dont une majorité de diplômés du supérieur long (83 %) et seulement un non-diplômé sur quatre. Pour le tiers restant, le CEREQ parle bien de “parcours difficiles, voire chaotiques“. 20 % des jeunes ont un “parcours en suspens“ (accès tardif à l'emploi, sortie vers le chômage..) et 16 % sont “exclus de l'emploi“. A noter que la moitié de ces exclus se compose de non-diplômés.

De même, avec un taux d'emploi des BAC+5 étant 2,3 fois plus élevé que celui des non-diplomés en 2017, alors qu'il ne l'était que 2 fois chez les jeunes de 2010, pour le centre de recherche “les inégalités sur le marché du travail restent très marquées par niveau de diplôme, voire tendent même à s'accroître.“

Pourtant la génération 2017 connaît une “conjoncture plus favorable“ et affiche en février 2020 un taux de chômage de 18 %, soit 5 points de moins que la génération 2010 (23 %), un écart qui se retrouve “à tous les niveaux de diplôme“.

De plus, l'accès à un emploi à durée inderterminée (EDI) est pour le CEREQ “plus rapide“ et “plus fréquent“ pour les jeunes de 2017. La part des EDI est égale à 72 % des emplois occupés, soit 6 points de plus que la génération 2010.

Inédite, la crise sanitaire a cependant “gelé le marché du travail“, et le confinement “enrayé“ les parcours de nombreux jeunes, plus exposés dans une période où “personne ne rentrait dans les entreprises“. Avec un CDD qui arrive à terme, de l'interim non renouvelé, les jeunes de 2017, dont le taux de chomage avoisinait les 18 % en février 2020 (contre 7,8 % pour la population active totale) ont davantage subi les conséquences de la pandémie, ce taux remontant à 20 % en octobre 2020.

Ce sont surtout les non-diplomés qui ont été les plus pénalisés dans leur parcours, avec une baisse de 3,6 points de leur taux d'emploi entre février et mai 2020. En revanche, cette effet a été effacé par le rebond estival de l'emploi qui s'en est suivi, leur taux connaissant alors une hausse de 3,8 points sur la période mai-octobre 2020.

Les diplômés du supérieur long, qui ont pour leur part vu leur taux d'emploi baisser seulement de 1,8 point pendant le confinement, n'ont connu qu'une augmentation de 0,4 point après celui-ci.

Le CEREQ indique au final que le choc de la crise sanitaire a été amorti par la génération 2017, mais note malgré tout que si celle-ci était mieux positionnée après sa sortie de scolarité que celle de 2010, elle “a perdu l'avance qu'elle avait acquise sur les trois premières années“.

L'enquête Génération 2020 ici

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