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Former les élèves pour “qu'ils parviennent à mieux apprendre par eux-mêmes, en choisissant de coopérer quand c'est utile“ (Cahiers pédagogiques)

Paru dans Scolaire le jeudi 07 avril 2022.

“Pourquoi former les élèves à la coopération ?“ se demandent les Cahiers pédagogiques dans le dossier de son dernier numéro intitulé “coopérer pour apprendre“.

Ce que les trois auteurs principaux redoutent, c'est que certains “ne tombent dans les pièges des situations de classe où ils sont autorisés à coopérer“. Aussi, ils constatent que “des élèves initiés et ayant compris les raisons pour lesquelles ils peuvent essayer d'apprendre avec d'autres sont plus attentifs au calme, sont vigilants à ne pas laisser les autres travailler à leur place et acceptent plus facilement la controverse et le soutien mutuel.“ Il ne s'agit donc pas de former les élèves pour qu'ils apprennent à coopérer, mais “qu'ils parviennent à mieux apprendre par eux-mêmes, en choisissant de coopérer quand c'est utile“.

Ce dossier entreprend notamment de distinguer la collaboration de la coopération, cette dernière expliquée grâce à un petit dictionnaire des mots qui en composent la forme pédagogique.

Par exemple, le tutorat est défini comme une “situation collaborative initiée par un adulte dont le but est une production ou une réalisation commune. La répartition des tâches n'est pas équitable : elle conduit à l'apparition d'élèves concepteurs, exécutants, gêneurs ou chômeurs.“ La coopération elle-même est une “situation dans laquelle des personnes interagissent avec une intention précise et à travers laquelle chacun en retire un bénéfice individuel. Pour coopérer, on agit ensemble, ce qui peut se montrer utile, à certains moments, pour apprendre par soi-même.“

L'habileté coopérative elle, est un savoir-faire avec, par et pour d'autres, et centrée sur une tâche précise. Elle peut être développée à travers des séances didactiques spécifiques (formation à la coopération) ou par des expériences coopératives authentiques vécues.

Professeure à la Haute école pédagogique de Lausanne, Céline Buchs écrit dans l'article “Inclure tous les élèves“, consacré à ces habiletés coopératives, qu'il ne suffit pas de demander aux élèves de coopérer pourqu'ils en aient envie et sachent comment faire. Ici la pédagogie coopérative “invite l'enseignant à structurer le travail des élèves de manière à assurer d'une part un bon fonctionnement social au niveau de l'équipe et d'autre part un travail profond et efficace au niveau cognitif, en organisant les interactions lors des travaux de groupe et en préparant les élèves à coopérer.“

Autre approche, celle de l'ancien chef d'établissement Baptiste Jacomino qui soutient l'importance de “temps réflexifs à tous les étages d'un établissement“ en raison des risques que la coopération pourrait faire courir aux élèves et aux adultes. Il y a par exemple celui de ne pas se former ni modifier ses pratiques, ou à l'inverse de les démultiplier sans en repérer les défauts : risque que le désir de produire l'emporte sur celui d'apprendre, risque de vouloir venir en aide aux participants les plus en difficulté du groupe..

Pour mettre à jour les dangers, les limites, il faut, “dénaturaliser la coopération“ à travers des temps de méta-réflexion afin de la tenir à distance et dès lors aller “vers une coopération plus propice aux apprentissages et à la convivialité“.

Et pour réussir, Baptiste Jacomino indique que cette réflexion “méta“ nécessite une formation entre pairs (enseignants volontaires préalablement formés à la pédagogie coopérative entraînant l'ensemble des équipes) et d'être transformée en un fonctionnement habituel. Ce qui nécessite du temps, conclut-il, “si l'on veut s'affranchir de l'illusion selon laquelle les apprentissages pourraient se faire naturellement, sans qu'il soit nécessaire de se former fréquemment, de relire ses pratiques régulièrement et de rechercher toujours un perfectionnement“.

Ce dossier traite entre autres d'un outil collectif, l'agenda Coop, support pédagogique illustré propice aux apprentissages, de la “table d'appui“ en ULIS ou encore de la méthode des “savants-voyageurs“ qui vise à dynamiser un groupe “en provoquant un conflit entre leurs pensées divergentes.“

Dossier "Former les élèves à la coopération", Cahiers pédagogiques Mars-Avril 2022 (n° 576), 12 €

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