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Nicolas Dupont-Aignant souhaite “limiter strictement l'usage du numérique à l'école primaire“ (Présidentielle 2022)

Paru dans Scolaire le mercredi 16 mars 2022.

“Depuis près d’un demi-siècle, l’école vit un véritable naufrage“ clame Nicolas Dupont-Aignan en introduction de la présentation de son programme éducatif en vue de l'élection présidentielle 2022.

En cause, “les ministres qui ont donné le pouvoir aux pédagogistes et ont placé, dans une vision de court-terme, l’épanouissement immédiat de ‘l’enfant-roi‘ et l’égalitarisme, pire ennemi de l’égalité, au centre du système au détriment de l’apprentissage des connaissances, du mérite, de l’élévation sociale.“

Le candidat évoque un “abandon de l’exigence“ marqué par des “consignes ubuesques“ d'interdiction “de distinguer les grands auteurs classiques des écrivaillons“ ou celle “de distinguer les bons élèves, aboutissant à l’indifférentialisme destructeur d’aujourd’hui.“

“Les professeurs, ajoute-t-il, ont vu et voient leur autorité sans cesse remise en cause par des élèves dissipés et fauteurs de trouble, à qui le système scolaire trouve toujours toutes les excuses pour justifier l’inadmissible.“

A cela s'ajoutent des réformes qui vont “à l’encontre du souhait légitime d’une excellence pour tous“ et suivent l'idée d' “unifier les politiques éducatives sous la bannière des ‘compétences‘, de façon à éliminer des ‘savoirs‘ trop pointus et parfois trop nationaux pour s’accorder aux nécessités du marché". De la même façon, les programmes “ne doivent plus être imposés par des prétendus experts“ car il est “inconcevable, bien que significatif, qu’ils soient définis en l’absence de tout enseignant des niveaux concernés.“

Une autre tendance actuelle, continue-t-il, “consiste à régionaliser et autonomiser le plus possible les établissements. Ceci aboutit à une inégalité territoriale, en rupture complète avec le principe d’égalité républicaine. Ce sont ainsi les zones rurales et les banlieues qui ont le plus souffert des réformes successives des rythmes scolaires.“

Il estime enfin que “la politique de M. Blanquer consistant à limiter les places en lycées techniques et professionnels car la scolarisation en voie générale coûte beaucoup moins cher est une politique du chien crevé au fil de l’eau avec laquelle (il est) en totale opposition".

Face à cela, le candidat du parti “Debout la France“ propose 40 propositions concernant l'éducation. “Donner la priorité aux savoirs fondamentaux“, ce consisterait par exemple à augmenter significativement la part des exercices d’apprentissage par cœur (poésies, leçons…) de l’école primaire jusqu’au baccalauréat et à revenir à l’exercice de la dictée, mais également à renouer avec la notation chiffrée ou encore à restaurer une pratique raisonnée du redoublement pour donner la chance aux enfants en difficulté d’acquérir ou de consolider les bases, notamment en CP.

Il souhaite par ailleurs limiter strictement l'usage du numérique à l'école primaire, en restreignant l'usage des technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement (TICE) au seul cours moyen.

Afin de restaurer l’autorité des professeurs et la confiance en l’institution scolaire, il propose de poursuivre la création d’établissements spécialisés, en internat et avec mesures de sécurité renforcée, afin d'y accueillir les exclus définitifs, qui, éloignés de leur entourage pendant au moins un an, devront faire leurs preuves avant un retour dans un établissement normal. La possibilité sera en outre donnée aux établissements, en accord avec l’institution scolaire, de décider du port de l’uniforme dans le primaire et au collège.

Deux pans sont imaginés par Nicolas Dupont-Aignant pour “revaloriser le métier d’enseignant et mieux former les jeunes professeurs“, 20 % d’augmentation automatique pour tous les professeurs, et 20% supplémentaires en contrepartie d’heures de soutien scolaire auprès des élèves en difficulté.

La formation des enseignants du premier degré sera réformée en réinstaurant des écoles normales d'instituteurs, dont le concours d'entrée sera accessible à l'issue d'une licence pluridisciplinaire. La formation sera de deux ans en alternance (tiers-temps la première année, mi-temps la seconde) et la préparation du concours encouragée par un système de bourses spécifiques. Enfin, des programmes de reconversion seront mis en place pour les enseignants qui souhaitent renoncer à l’enseignement.

Le programme ici

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