Mathématiques/lycée : Le ministère envisagerait-il d'ajouter une heure d'enseignement scientifique en terminale ? (SNALC)
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 01 mars 2022.
Le ministère privilégierait “l’idée d’ajouter une heure à l’Enseignement Scientifique (E.S.) et de flécher une heure et demi de cet enseignement à destination des professeurs de mathématiques“, indiquait le SNALC hier 28 février, suite au choix du ministre de mettre en place un comité d'experts chargé d'élaborer un diagnostic sur la place des mathématiques au lycée (voir ToutEduc ici et ici).
Le syndicat, qui a interrogé plus de 1000 enseignants sur cette thématique, indique que cette mesure “n’intéresse pas“ ceux qui ont répondu. Selon cette enquête, les enseignants d’E.S. “sont majoritairement insatisfaits des contenus à transmettre, même si le rejet n’est pas massif“. Quant à l'enseignement de spécialité, il n'est pour l'ensemble des sondés “absolument pas adapté à des profils non scientifiques, qu’ils soient littéraires ou économiques“. Or ces derniers ont, “eux-aussi, besoin de mathématiques pour atteindre les prérequis du supérieur".
De plus, l’E.S. “n’est pas très utile pour des élèves suivant un parcours scientifique“ (56 % d'opinions défavorables), même si les répondants sont “moins négatifs“ sur l’intérêt de cet enseignement pour les profils non-scientifiques (43 %). Quoi qu'il en soit, “il n’y a pas une adhésion forte“, estime le syndicat pour qui la “remathématisation“ passant par l’enseignement scientifique "n’est clairement pas la solution privilégiée par les acteurs du terrain.“
La conservation d’une troisième spécialité en terminale, “afin d’assurer des parcours intéressants pour les élèves est clairement pour les professeurs un prérequis pour améliorer la réforme du lycée“, avec 80 % qui y seraient favorables, indique encore cette enquête.
Mais le SNALC considère surtout que les mathématiques “ne sont qu’un élément dans une structure dysfonctionnelle“, avec la disparition du groupe classe comme “nœud du problème“ empêchant la “dynamique de classe qui pouvait exister précédemment“, et rendant “impossibles“ le suivi de l’élève et le travail en équipe pédagogique.
“Cet ensemble d’éléments engendre un rejet de la réforme“ du lycée, analyse le syndicat des professeurs du 2nd degré qui demande à la modifier, évoquant notamment des “choix bloquants“ pour l'avenir des élèves.
Il considère qu'il ne faut “pas se contenter de proposer des spécialités de manière totalement libre et anarchique“ mais des solutions “favorisant un retour du groupe classe“, comme par exemple construire des “menus“, instaurés “dans un nombre suffisant pour ne pas reproduire les filières telles qu’elles existaient juste avant la mise en place de la réforme".
De même, le passage à 40 % de contrôle continu apparaît dans cette enquête “très mal perçu par les professeurs“, avec une opposition “liée à la disparition des épreuves terminales qui garantissent une plus grande équité“. Est également citée une part importante d'entre eux qui rencontre des problèmes, 42 % ont vu leur rapport avec les élèves se détériorer, une proportion qui monte à 44 % concernant les parents, tandis que les difficultés avec la hiérarchie concernent 29 % des personnes questionnées.
L'enquête du SNALC ici