Santé mentale des enfants : Au Royaume-Uni, une hausse vertigineuse des troubles sévères (BBC)
Paru dans Scolaire le lundi 14 février 2022.
Grace, 8 ans, s'est dessinée enroulée dans le coin d'une cellule de prison, parce qu'elle s'est sentie “enfermée par le confinement“. Isaac s'est lui représenté l'air triste car il avait l'impression d'être bloqué dans la télévision “pendant que sa grand-mère essayait de faire peur au Covid-19“, à tout juste 7 ans.
Ces enfants utilisent le dessin dans le cadre d'un atelier de travail sur la santé mentale destiné à des élèves d'une école primaire dans le comté de Durham.
Une analyse de la BBC révèle une augmentation de 77 % du nombre d'enfants ayant nécessité un traitement spécialisé pour des troubles sévères de santé mentale. Entre avril et octobre 2021, près de 410 000 jeunes de moins de 18 ans ont été dirigés vers la NHS (système de santé national public en Angleterre) pour suivre des traitements spécialisés en raison de pensées suicidaires ou d'auto-mutilation. Ils n'étaient que 230 000 pendant la même période en 2019.
Selon un sondage, plus de 1 000 personnels de l'éducation ont signalé une hausse des problématiques émotionnelles et de santé mentale chez les élèves depuis le début de la pandémie, notamment d'anxiété.
Comme avec Grace ou Isaac, en temps normal une équipe de conseillers voit 100 enfants par an, tandis que ce chiffre a déjà été atteint à la fin de l'automne et alors que l'attente pour avoir rendez-vous chez un spécialiste s'allonge de plus en plus.
A noter que le gouvernement britannique a déjà engagé 79 millions de livres supplémentaires l'an dernier pour l'amélioration de l'aide à la santé mentale, et prévoit de mettre en place 400 équipes dédiées pour appuyer les écoles d'ici 2023.
La BBC cite par ailleurs (voir ici) le cas de l'île de Jersey, où 8 000 demandes d'aide concernant la santé mentale ont été effectuées par des enfants ou adolescents en 2021. Le ministre de l'enfance et de l'Education a expliqué que l'impact de la pandémie “a ajouté une charge supplémentaire sur les épaules des enfants, des jeunes et des familles“.
L'article de la BBC ici