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"L'espérance" de scolarisation stable depuis une vingtaine d'années (DEPP)

Paru dans Scolaire le jeudi 03 février 2022.

En 2019, l’espérance de scolarisation à 2 ans des enfants en France est de 18,6 ans en moyenne, calcule la DEPP dans une note publiée ce jeudi 3 février 2022.

Cet indicateur représente la durée moyenne de scolarisation et d’études à partir de l’âge de 2 ans d’une génération pour une année d’observation donnée (le terme "espérance" ne signifie pas que cette durée soit nécessairement à prendre positivement, puisque cette durée comprend les années d'éventuel redoublement, ndlr). En 1985, elle était de 16,9 années, ce qui donne une progression d'un an et demi d'espérance d'étude supplémentaire en 35 ans. L'espérance de scolarisation à deux ans cumule le nombre d'années espérées à chaque niveau. Par exemple en 2019, les 8,1 années espérées au premier degré s'ajoutent aux 7 années du second degré, ainsi qu'aux apprentis et à l'enseignement supérieur.. pour constituer une moyenne de 18,6 ans. Cependant, “sur le total de cette période de 35 ans, explique le service statistique de l'Education nationale, c’est essentiellement l’espérance de scolarisation dans le supérieur qui a progressé, passant de 1,3 an à 3,1 ans.“

En revanche le nombre d'années de scolarisation a baissé dans le premier degré (maternelle et élémentaire), passant de 8,8 en 1985 à 8,1 ans en 2019, du fait de la réduction du nombre des redoublements et dans le second degré, l'espérance de scolarisation a augmenté plus légèrement qu'attendu, "passant de 6,9 ans en 1985 à 7,4 ans en 2019", l'augmentation du temps moyen scolarisation étant en partie compensée par la baisse du nombre des redoublements.

La structure des parcours a également évolué : 52 % de la durée d’études espérée pour la génération 1985 était dans l’enseignement du premier degré, contre 44 % pour la génération 2019. À l’inverse, le poids du supérieur a plus que doublé, passant de 8 % de la durée d’études espérée en 1985 à 17 % en 2019.

Trois périodes se dessinent dans l'évolution de l'espérance de scolarisation à deux ans, avec d'abord une forte hausse de 1985 à 1995, surtout dans le secondaire et le supérieur “sous l’effet de la massification scolaire“, d'une forte croissance de l’accès au baccalauréat, y compris professionnel (créé en 1985), ainsi qu’à l’enseignement supérieur, qui se manifeste par une augmentation des taux de scolarisation pour ces niveaux.

Ensuite, entre 2000 et 2008, l’espérance de scolarisation à deux ans perd une demi-année, passant de 18,6 ans à 18,2 ans. “Particulièrement stable“ dans l'enseignement supérieur, pour la DEPP “ce sont les durées espérées dans le premier degré et dans le secondaire qui diminuent (..), liées en partie à la réduction des redoublements qui concerne tous les niveaux du premier et du second degré“ (avec par exemple le redoublement en classe de seconde qui baisse d'environ 7 points entre 2005 et 2013). A cela s'ajoute “une baisse de la durée espérée en préélémentaire, qui passe de 3,4 ans en 2000 à 3,2 ans en 2008, compte tenu notamment de la baisse de la scolarisation à 2 ans qui passe d’environ 35 % en 2000 à 10 % en 2010.“

Dernière période, entre 2008 et aujourd'hui, qui marque une reprise récente portée par l’enseignement supérieur,où l'espérence de scolarité passe de 2,4 ans en 2008 à 3,1 ans en 2019. “L’accès plus fréquent au baccalauréat a contribué à cette hausse“, analyse le service statistique de l'Education nationale qui constate que “les durées espérées dans le premier degré et dans le secondaire (de nouveau en raison de la baisse des redoublements) continuent de diminuer sensiblement“. La réforme du baccalauréat professionnel entamée en 2009, précise-t-elle, a également joué un rôle “puisque la durée d’études nécessaire pour atteindre ce diplôme est passée de 4 à 3 ans“.

Depuis 2015, l’espérance de scolarité croît à nouveau, à un rythme élevé de près de 0,1 an chaque année, avec d'un côté “une stabilisation de la durée d’études espérée dans le premier et le second degré“, mais qui progresse encore dans l'enseignement supérieur “ sous l’effet de l’augmentation du nombre d’étudiants“.

A noter l'augmentation progressive et continue du niveau d’études à la sortie du système éducatif, observée entre 1995 et 2020, où la part de jeunes de 25 à 34 ans titulaires d’un diplôme du supérieur a doublé, passant de 24 à 49,4 % en 2020.

Enfin, si l’espérance de scolarisation est légèrement plus élevée pour les filles que pour les garçons (18,3 ans d’études espérées, contre 18,9), cet écart stable depuis les années 2000 est “largement dû“ à une différence au niveau de l’enseignement supérieur. La DEPP explique que “les filles sont moins représentées dans les formations professionnelles et en apprentissage, et s’orientent davantage vers les formations longues".

La note de la DEPP ici

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