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Réforme du lycée et Parcoursup : un fonctionnement cohérent, estime l'inspection générale

Paru dans Scolaire le mercredi 26 janvier 2022.

Parcoursup joue un rôle structurant, qui n'avait pas été "nécessairement totalement anticipé au début de la création du téléservice", estime l'IGESR. L'inspection générale de l'Education nationale, des Sports et de la Recherche voit publié, ce 26 janvier, son rapport sur l' "analyse des vœux et affectations dans l’ESR des bacheliers 2021", et le ton de la conclusion est moins positif que lors de la conférence de presse qui l'a présenté.

Ses auteurs notent que Parcoursup est "à la fois" un dispositif d’information sur les formations et leurs attendus, "un outil de régulation des flux" et "un outil au service d’une politique publique". Ils plaident pour un renforcement de la transparence des opérations (donc des critères utilisés par les établissements d'enseignement supérieur, ndlr), et ajoutent qu' "il importe, de signaler que l’équité du processus et la satisfaction des usagers ne peuvent être disjoints de l’offre d’enseignement supérieur disponible (...). La question de l’adaptation des enseignements en première année d’étude supérieure et des moyens dont disposent les établissements (...) pour accueillir la diversité des profils d’entrants et les conduire à la réussite de leurs parcours reste un élément décisif pour rendre le processus d’orientation moins angoissant et agir au final de manière forte sur la qualité du parcours – 3/+ 3 des jeunes". Les inspecteurs généraux soulignent qu'ils n'ont pas étudié "l’adéquation entre les besoins et la façon dont les capacités d’accueil sont déterminées".

Ils montrent néanmoins un certain nombre d'effets conjugués de la plateforme Parcoursup et de la réforme du lycée. "Les mathématiques ne sont plus seulement un outil de sélection", estiment-ils. En effet, "si le parcours accès spécifique santé (PASS) reste alimenté par des profils proches de l’ancienne série scientifique (S), un basculement s’est produit. Aujourd’hui, la majorité des admis en PASS, issus de la voie générale, a suivi les spécialités physique-chimie et SVT associées à l’option mathématiques complémentaires en terminale", donc ils ont fait moins de mathématiques pures que les élèves de l'ancienne série S qui tentaient mathématiques. De même, seuls 4 % des candidats à un IEP avaient pris l'enseignement de spécialité mathématiques alors qu'ils étaient précédemment 26 % à avoir fait S.

Ils constatent plus généralement que les pourcentages d'admis correspondent aux pourcentages de voeux émis. Autrement dit, les voeux des candidats étaient en cohérence avec les choix d'enseignements de spécialité qu'ils avaient faits, et les établissements d'enseignement supérieur ont admis la cohérence de ces choix, y compris avec des doublettes atypiques. Sont-ils pour autant prêts à diversifier les parcours pour tenir compte de la diversité des profils qu'ils assurent vouloir accueillir ?

Le mission fait plusieurs recommandations. Il faudrait notamment "afficher des objectifs de mixité (filles - garçons, ndlr) par formation" et "favoriser la mixité dans leurs procédures de classement" ; "augmenter significativement les taux de boursiers dans les formations très sélectives", "clarifier le type de critères qui peuvent être utilisés dans l’examen des vœux", "rappeler aux formations l’interdiction d’utiliser, pour les candidats scolarisés dans des établissements publics et privés sous contrat, les résultats (taux de réussite, taux de mentions, etc.) de leur établissement d’origine comme des éléments pouvant affecter leur classement" et "anonymiser le lycée d’origine".

Il faudrait aussi "valoriser auprès des élèves les compétences acquises en choisissant les enseignements de spécialités SI (sciences de l'ingénieur) ou NSI (numérique et sciences informatiques". 

La mission recommande encore d' "approfondir l’analyse sur le recrutement en BTS, notamment sur l’impact de la politique dite 'des quotas' en notant que les trois systèmes à l’œuvre (pourcentage de boursiers, pourcentage à respecter par types de bacheliers et expérimentation d’avis favorable à la poursuite d’études des bacheliers professionnels) se superposent et interfèrent de façon complexe."

Il faudrait rappeler aux établissements d’enseignement supérieur la possibilité d’utiliser la variable "élèves encordés".

La mission recommande encore de ""réexaminer du côté des formations supérieures les besoins réels en mathématiques", "garantir l’équité d’accès à l’offre d’options mathématiques de terminale" et, en ce qui concerne le tronc commun, "évaluer la mise en œuvre de l’enseignement scientifique avec l’objectif de garantir le niveau de maîtrise par les élèves des compétences visées".

"Analyse des vœux et affectations dans l’ESR des bacheliers 2021 après la réforme du lycée" (ici)

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