Classe inversée, quels effets sur l'enseignant et l'élève ? (Revue Recherches en éducation)
Paru dans Scolaire le mercredi 26 janvier 2022.
“La redéfinition des supports, de la gestion du groupe, des contrats, telle qu’elle est opérée par ces classes inversées protéiformes, informe la recherche sur l’analyse des situations scolaires en général“, indique le réseau Reseida dans le dernier numéro de Recherches en éducation.
Celui-ci est consacré à la classe inversée, “innovation polymorphe dans un contexte de difficultés du système éducatif“. Label pour innovateurs, marque pour se démarquer des tenants de la tradition, les divers types de classes inversées ont pour point commun de déplacer le centre de gravité, le hors-classe n'étant plus la simple périphérie ni le bureau de l’enseignant le cœur de l’émission et de la réception. Il s'agit, pour le chercheur de “comprendre quels sont ces différents éléments de la forme scolaire que les enseignants choisissent de bousculer, pourquoi et comment ils le font, ce qu’ils remettent ainsi en cause de l’enseignement traditionnel“, mais également “d'en analyser les effets en retour pour les élèves au prisme de leurs apprentissages“.
Parmi les critères qui délimitent le champ de la classe inversée, se retrouvent le recours aux outils numériques, le choix pédagogique du travail en groupe ou la philosophie de l’enseignant et les enjeux partagés dans les communautés d’inverseurs.
Il y a encore la posture de l’enseignant, qui se retouve au cœur du premier article (Marie-Sylvie Claude & Patrick Rayou) de ce dossier consacré à un dispositif de classe inversée en français en collège, dans le cadre d’un travail sur la lecture de textes poétiques.
Celui-ci s'intéresse aux “dessous du contrat“ qui sous-tend cette situation de classe inversée et où l’enseignante “entend s’inscrire dans le projet du groupe des inverseurs de son collège en favorisant l’autonomie des élèves organisés en groupes de travail".
L'analyse des chercheurs met en évidence “qu’être professionnellement et pédagogiquement innovant ne suffit pas toujours à assurer l’apprentissage de savoirs disciplinaires exigeants par l’ensemble des élèves. Inverser la classe semble en effet engager l’enseignante dans trois contrats (comprendre rapports, ndlr) susceptibles de s’empêcher l’un l’autre“.
Quels effets en retour pour les élèves au prisme de leurs apprentissages et des étayages qui les rendent possibles ? Et pour les enseignants eux-mêmes, au prisme de leur développement professionnel ? Sept autres articles du dossier traitent du sujet par le prisme des discours des élèves ou du réseau connecté.
Le dossier ici