La période de confinement a mis en évidence la grande implication des parents d'élèves en éducation prioritaire (DEPP)
Paru dans Scolaire le mardi 25 janvier 2022.
Quels impacts la période de fermeture des écoles, au printemps 2020, a-t-elle eu sur les familles et les enfants scolarisés en CP et CE1 ? La note que publie la DEPP ce 25 janvier au vu des réponses apportées par 22 628 familles confirme le fait "que les familles les plus défavorisées investissent beaucoup de temps à l’aide au travail scolaire en primaire, notamment les mères les moins diplômées", comme d'autres études l'avaient déjà montré*.
"Plus de 97 % des familles indiquent que leurs enfants ont effectué du travail scolaire donné par leur professeur durant la période de fermeture de l’école", et ils sont près de 3 sur 4 à avoir donné du travail supplémentaire, notamment en éducation prioritaire (77 % contre 73 % dans le public hors éducation prioritaire et 68 % dans le privé). Autre enseignement, si 40 % des parents estiment que "la capacité à travailler en autonomie et le manque de motivation" ont été "les principales difficultés rencontrées par les enfants", "c’est bien moins le cas en éducation prioritaire" (30 %) que dans le secteur privé (49 %). En revanche, les difficultés matérielles sont beaucoup moins souvent citées, "seulement un parent sur dix pointe le manque de matériel nécessaire pour travailler ou le manque de soutien du professeur et moins de 8 % estiment que leur enfant a éprouvé des difficultés pour comprendre les travaux donnés par le professeur ou qu’il a souffert d’un manque de place au domicile."
Mise à part l’aide à la compréhension des travaux demandés, pour laquelle ce sont les parents de l’éducation prioritaire qui ont été légèrement plus en difficulté (10 % contre 6 % dans le public hors éducation prioritaire et 5 % dans le privé), ce sont les parents dont l’enfant est scolarisé dans le secteur privé qui ont eu le plus de mal pour toutes les autres dimensions interrogées : motiver l’enfant (29 %), s’organiser face à la charge de travail variable (20 %), l’aider ou vérifier ce qu’il fait (19 %), planifier le travail scolaire (18 %). Près de 50 % des parents estiment que leur enfant a gagné en autonomie durant cette période, (61 % en éducation prioritaire pour 49 % dans le public hors éducation prioritaire et 43 % dans le privé). En revanche, aux dires des parents, les enfants en éducation prioritaire auraient vu leur niveau de stress augmenter durant cette période (27,5 % vs 24 % dans le public hors éducation prioritaire et 20,5 % dans le privé.
A noter que "près de 70 % des parents affirment que la quantité du travail donnée par le professeur était adaptée. Environ 10 % d’entre eux considèrent qu’elle était trop légère et 20 % estiment qu’elle était trop lourde."
La note d'information est téléchargeable ici, pour faciliter la lecture de cette présentation succincte, les pourcentages ont été arrondis.
* voir INSEE première n° 996 de 2004, ici