Les premières réactions de syndicats dubitatifs ou déçus, suite aux réponses du Gouvernement après la grève du 13 janvier
Paru dans Scolaire le vendredi 14 janvier 2022.
Les organisations syndicales qui appelaient à la grève et à manifestation hier 13 janvier, se retrouveront à 17h, 14 janvier, pour évoquer les réponses du Gouvernement au mouvement de protestation dans l'Education nationale (public et privé sous contrat).
L'UNSA-Education estime qu'a été entendue "l’exaspération de tous les personnels". L'organisation syndicale jugera "aux actes" les premières réponses apportées", notamment en ce qui concerne les instances locales de suivi et les recrutements de personnels (1 500 AED et autant de "vacataires administratifs", l’utilisation des listes complémentaires et "la prolongation des contrats de 1700 médiateurs"). Sur ces recrutements, le SNEP, le syndicat UNSA de l'enseignement privé fait valoir qu'ils nécessitent des "modifications réglementaires", notamment pour le recrutement d'enseignants sur listes complémentaires en cours d'année, théoriquement impossibles pour le privé sous contrat et "une augmentation immédiate (du forfait d'externat) afin que des personnels de vie scolaire puissent être immédiatement recrutés".
Pour sa part, le SNCL (syndicat des collèges et lycées) considère que les agents de l’Education nationale "peuvent ajouter à la longue liste de leurs déceptions et de leurs rancoeurs" les "menues annonces" et "petits comptes d’épicier" qui sont "dérisoires". Il met en perspective le recrutement de 3 300 contractuels et "les 2 300 contrats non renouvelés en septembre dernier dans la seule académie de Créteil“. Quant au recrutement sur liste complémentaire, ils concernent au mieux "quelques centaines de personnes". L'OS "espère que l’intersyndicale nationale signataire de l’appel du 13 ne s’abaissera pas au satisfecit après ce dernier numéro d’un illusionniste fatigué".
Le SNALC (syndicat des lycées et collèges) note "un début d’écoute" mais il n'a pas été convaincu par les explications "sur les incohérences du protocole sanitaire". Il fait valoir que "les personnels n’ont pas fait grève pour quelques masques FFP2" mais pour dénoncer "le manque de respect envers les personnels" et que le Gouvernement n'a "pas pris la mesure de ce phénomène", malgré "une (longue) séance de câlinothéraphie", sans aucune annonce d'une revalorisation financière pour l’ensemble des personnels...
La FNEC (FO) "prend acte" de l'annonce concernant le recrutement d'enseignants sur listes complémentaires dans le 1er degré "en tant que fonctionnaires", mais constate qu'elle "reste non chiffrée" et elle dénonce "la précarisation de l’Education nationale" que provoquera le recrutement de 3 300 contractuels "pour la période à venir", de 1 500 AED "jusqu’à la fin de l’année scolaire", de 1 500 vacataires pour l’aide administrative... tandis qu'aucune annonce ne porte sur la question salariale, que le protocole Blanquer est maintenu... Pour la FNEC, "le compte n’y est pas et ces réponses ne sont pas à la hauteur de la colère qui s’est exprimée ce 13 janvier". Elle estime que "la question de la grève" et d'une manifestation nationale est posée.
Pour sa part, SUD éducation, considérant que "l'heure est à l'offensive", portera dans l’intersyndicale le mandat d’appeler à une date forte dès la semaine prochaine afin d’imposer le rapport de force nécessaire avec le gouvernement.