Le bac en mars, une folie ? (l'APSES pour les épreuves de spécialité de SES)
Paru dans Scolaire le lundi 10 janvier 2022.
“Des élèves insuffisamment préparé·e·s et des inégalités criantes entre lycéen·e·s“ dans la préparation aux épreuves de spécialité au baccalauréat, s'alarment les professeurs de SES, auteurs d'une enquête sur les problèmes structurels des programmes de sciences économiques et sociales, et tout particulièrement en classe de terminale. Ainsi, “alors que les professeur·e·s de SES travaillent d’arrache-pied pour essayer de boucler un programme trop lourd, leurs conditions de travail et les conditions d’apprentissage des élèves continuent à se dégrader“, estime l'APSES.
L'association a diligenté une enquête sur près de 1200 enseignants de SES devant élèves (sur 5 458, soit 22 % d'entre eux en 2020-21) afin d'obtenir “une photographie“ au 18 décembre 2021 de la manière dont ils ont pu former leurs élèves de spécialité en terminale depuis la rentrée.
“Suivre le rythme“
En ressortent des difficultés pour traiter l’intégralité du programme dans les délais impartis, avec un retard très important dans son avancement. “A la rentrée de janvier, il restait à ingurgiter peu ou prou la moitié du programme attendu, le tout en 8 semaines“, considèrent les professeurs. Et à l’issue de 13 semaines de cours, seulement 7 % des professeurs sondés déclarent avoir traité 5 chapitres, tandis que 40,7% d'entre eux n’auront pu en traiter que 3 et la moitié ont traité 4 chapitres complets.
Des élèves “pas préparé·e·s“
La préparation aux épreuves écrites est également jugée “très insuffisante“, avec près de 70% des enseignant·e·s qui déclarent que leurs élèves n’ont pas pu être entraînés sur 4h à l'épreuve composée (EC), et 71,9% qui n’ont pas pu évaluer leurs élèves en dissertation en devoir sur table (25,6 % des interviewés déclarent que leurs élèves ont eu une épreuve composée, et 25,6 % une dissertation).
Conclusion, “nombre d’élèves se présenteront donc au baccalauréat sans avoir pu s’entraîner, ou trop peu, (..) les conditions d’enseignement et de préparation à l’examen final sont donc particulièrement inégales d'un lycée à l'autre.“
L'APSES ajoute à cela une “insatisfaction professionnelle“ et une “perte de sens“ chez les professeurs de SES, tandis que le ministre “maintient, contre vents et marées un des totems de sa réforme du lycée, la passation des écrits du baccalauréat des deux spécialités de terminale en mars“ (soit 32 % de la note finale via le contrôle continu).
Ecoles désertes
“La situation sanitaire et les nombreuses contaminations transforment, ajoute l'association, en ce mois de janvier les écoles ouvertes en écoles désertes, avec des élèves et des professeur·e·s malades et absent·e·s“, ce qui entraîne là encore “des ruptures d’apprentissages qui pénalisent les élèves les plus fragiles et qui introdui (t) une rupture d’égalité entre élèves face à la préparation aux épreuves du baccalauréat.“
Le communiqué de l'APSES ici