Augmentation très significative des signalements d'élèves "hautement perturbateurs" et réponse inadéquate du ministère (SI.EN)
Paru dans Scolaire le mercredi 05 janvier 2022.
Une hausse inquiétante “du nombre d’élèves (...) EHP (élèves hautement perturbateurs), notamment en maternelle" et des "notifications d’aide humaine" par les MDPH inquiètent les IEN (les inspecteurs du 1er degré, de l'orientation et de l'enseignement professionnel, ndlr), selon le SI.EN, leur syndicat UNSA. Celui-ci a reçu 343 réponses à l'enquête qu'il a lancée auprès de ses adhérents.
Ceux-ci constatent, à plus de 85 %, "une hausse des notifications d’aide humaine par la MDPH de (leur) département", et pour les trois quarts d'entre eux, cette hausse est comprise entre 10 et 50 % sur deux ans. Selon le syndicat, à cette rentrée, la gestion des PIAL est "devenue chaotique".
Les inspecteurs sont encore plus nombreux, 94 %, à constater "depuis deux ans une hausse significative du nombre d’élèves au comportement non scolaire et hautement perturbateurs", la plupart de ces élèves présentant "des éléments caractéristiques d’une logique de notification d’ITEP" (instituts thérapeutiques éducatifs et pédagogiques) et à 88 %, ils jugent que "le partenariat avec le secteur médico-social pour l’accompagnement de ces élèves est "insuffisant", voire "très insuffisant". Or, source d'inquiétude supplémentaire, 92 % des IEN "1er degré" constatent "une hausse significative du nombre d’équipes éducatives (la mobilisation de l'ensemble des enseignants d'une école, ndlr) en école maternelle pour des problèmes de comportement". Le SI.EN dénonce à ce sujet "une médecine scolaire exsangue", "des personnels de RASED dont le nombre est en baisse régulière" et une délégation "aux équipes du champ médico-social".
Au total, "l’avenir de l’école inclusive" constitue pour 73 % des IEN un sujet "de grande inquiétude", alors que sa mise en oeuvre, déplore le SI.EN, "ne semble reposer que sur l’augmentation sans fin de l’aide humaine".
Le site du syndicat ici