"L’école française produit-elle de la ségrégation ethnique ?" (Conseil scientifique de la FCPE)
Paru dans Scolaire le mercredi 05 janvier 2022.
"Les difficultés à trouver des mesures pertinentes pour montrer l’ampleur de la ségrégation ethnique en France ne sont à ce jour pas résolues" indiquent Barbara Fouquet-Chauprade et Georges Felouzis (U. de Genève) dans la dernière note du Conseil scientifique de la FCPE. Ainsi, "pour ne donner qu’un exemple, les élèves d’origine maghrébine ont cinq fois plus de risques que les élèves autochtones d’être scolarisés dans un établissement en éducation prioritaire" ajoutent les scientifiques selon qui "aux facteurs ethno-raciaux se mêlent des facteurs socio-économiques et, dans les établissements, des facteurs d’échec scolaire". Et dans cette note, les chercheurs décrivent l'ensemble des formes de la ségrégation définie comme la "mise à l’écart (d'élèves) dans des lieux et espaces spécifiques", cette situation leur portant "préjudice au plan des apprentissages comme des conditions de scolarisation".
Ils notent d'ailleurs que "certains collèges  et lycées peuvent être peu  ségrégués comparativement aux autres établissements de leur secteur   mais créer une forte ségrégation au sein même de  leur établissement en  créant des classes socialement et scolairement homogènes", créant  d'ailleurs "des contextes favorables à la constitution de  bandes et de  gangs dans les banlieues françaises". Ils font également remarquer que  la France a choisi de développer des politiques "qui visent à compenser   le 'handicap' socio-culturel des élèves" plutôt que de déségrégation".  Ils passent toutefois en revue les quelques expériences locales, à  Toulouse et Paris, bien connues (voir ToutEduc ici, ici) et en Bretagne où le busing "qui consiste à déplacer les élèves vers des
établissements  moins ségrégués" a été testé mais abandonnée. Ils citent également aux  USA le Massachusetts, où "les parents  ont le libre choix de l’école  mais (où) les établissements  scolaires ne peuvent pas accueillir plus  de 15 %  d’élèves de milieux défavorisés supplémentaires  par rapport à  la moyenne de l’Etat", et le Wisconsin où un tirage au sort permet  d'orienter de façon  aléatoire les élèves de milieux défavorisés vers  des  écoles privées.
La note ici

