Transport scolaire : L'ANATEEP souhaite endiguer la pénurie récurrente de conducteurs
Paru dans Scolaire le mardi 04 janvier 2022.
Le tweet du président de la région Grand-Est Jean Rottner lundi 3 janvier est sans équivoque. En cette rentrée de début 2022 placée sous le signe de la cinquième vague de Covid-19, la pénurie de conducteurs et de conductrices scolaires pose question.
Même hors pandémie, pour l'association des transports scolaires cette carence, présente également en Belgique ou au Québec, “a conduit de nombreux réseaux à connaître d’importantes perturbations“, et son intensité avait déjà passé un cap lors de la rentrée scolaire de septembre, avec des services qui “ont été tout bonnement supprimés, précise l'ANATEEP, contraignant de nombreuses familles à trouver dans l’urgence une solution de remplacement“.
Fin du service national qui facilitait l’accès aux permis poids lourds, faible attractivité du secteur, faibles rémunérations, rigidités dans le système de qualification et de certification des conducteurs, contrats “low cost“ qui ne permettent pas une revalorisation salariale, pour l'ANATEEP les causes directes d’un tel manque de personnels “sont connues depuis très longtemps“.
L'association nationale pour les transports éducatifs née en 1964 estime que la politique de recrutement dans les entreprises de transport “n’a cessé de se dégrader“ et constitue un problème structurel de ce secteur d'activité “où sont surreprésentés les salariés de 50 à 60 ans“. D'où son inquiétude, avec 7,7 fois plus de conducteurs de plus de 50 ans dans le transport routier de voyageurs que de moins de 30 ans et “de très nombreux départs à la retraite“ qui s'en suivront ces prochaines années.
L'ANATEEP se demande dès lors si cette “situation totalement déséquilibrée en fonction de l’âge“, qui devait être améliorée par la parution l'an dernier d'un décret (voir ici) offrant la possibilité d’effectuer du transport scolaire dès 18 ans au lieu de 21 ans auparavant, sera suffisante “compte tenu de l’intensité de la crise et de ses causes multifactorielles.“
Car cette contrainte, comme celle d'une forte proportion de contrats de travail à temps partiel dans le transport scolaire, surtout en zone rurale, avec un service le matin et un autre le soir, explique pour l'association “que les candidats recrutés étaient avant tout des personnes à la recherche d'une activité complémentaire, parfois des mères de famille et souvent de jeunes retraités, voire en reconversion professionnelle“.
Face à une “situation qui (nous) inquiète grandement en termes de continuité du service public de transport scolaire“, écrit sa présidente Nicole Bonnefoy, l’ANATEEP organise un séminaire national sur la crise de recrutement des conducteurs de transport scolaire qui devrait se tenir le jeudi 27 janvier 2022.
Le site de l'ANATEEP ici
Le compte twitter de Jean Rottner ici