Dans le second degré, combien d'élèves pour une heure de cours ? (DEPP)
Paru dans Scolaire le mardi 21 décembre 2021.
Alors qu'un enseignant du second degré avait en l'an 2009 une charge moyenne de 21,4 élèves pendant une heure de cours, en 2020 celui-ci est désormais face à 22,2 élèves, calcule la DEPP dans sa dernière note. Le service statistique de l'Education nationale indique que cette moyenne, qui “rend compte des conditions d'encadrement du côté des enseignants et non du côté des élèves“, est stable depuis 2011, et par ailleurs plus faible dans le secteur public que dans privé (21,8 élèves en 2020 contre 24).
Les auteurs de la note précisent qu' “au contraire des formations en lycée qui accueillent moins d’élèves depuis 2018, la démographie des élèves en collège est plutôt à la hausse ces dernières années, et explique en grande partie la légère hausse de l'indicateur de charge d'élèves moyen“ (nommé E/S, ndlr) au collège comme en Segpa.
En 2020, un enseignant de collège est donc face à 20,3 élèves pour les établissements classés REP+, 21 élèves pour les établissements REP, 23,5 élèves pour les établissements hors éducation prioritaire du secteur public et 26,2 élèves dans le secteur privé. Dans le même temps, il est à noter que dans les collèges privés, seulement 14,8 % des heures sont effectuées en groupe (donc pas en classe entière, ndlr), contre 23 % dans les collèges publics hors EP et 24,4 % en zone REP+.
Par ailleurs, secteurs public et privé sous contrat confondus, en formations générales et technologiques au lycée, un enseignant se trouve devant en moyenne 24,5 élèves en 2020, avec une légère diminution pour les professeurs de mathématiques, et une forte hausse pour ceux de philosophie (+ 1,2 élève), de SES (+ 1,3 élève) et d'histoire-géographie (+ 1,5 élève). Les enseignants de SVT accueillent en moyenne le moins d’élèves par heure de cours (20,8) et ceux d’EPS le plus (32,6) “car ils assurent le plus souvent leurs cours devant des classes entières.“
En effet en seconde, le nombre d’heures assurées en groupe baisse de 56 % en 2018 à 51 % en 2020, conséquence selon la note de la disparition des enseignements d’exploration à la rentrée 2019 (deux enseignements d'1h30 par semaine choisis par les élèves), et malgré l'intégration au tronc commun des sciences économiques et sociales (SES) et des sciences numériques et technologie (SNT).
En revanche après la seconde, avec la personnalisation des parcours accessible depuis la réforme du lycée de 2019, “le nombre d’heures effectuées en groupe d’élèves augmente par rapport au nombre d’heures données en classe entière“, explique la DEPP. Ainsi en 2020, 67 % des heures de cours en première générale sont réalisées en groupe, contre seulement 50 % à la rentrée 2018.
Au total, un professeur est devant 27,5 élèves en moyenne pour une heure de cours de Sciences économiques et sociales, enseignement de spécialité rassemblant le plus d'élèves devant Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques suivi de Mathématiques. Un professeur de la spécialité Littératures, langues et cultures de l’Antiquité (LLCA) n'est que devant 13,7 élèves en moyenne pour une heure de cours.
Même phénomène en terminale à la rentrée 2020 avec “une forte augmentation des heures de cours réalisées en groupe“ et une progression de 19 points en un an (70 %). Mais là encore, se retrouve le même trio de tête avec un enseignant de terminale qui est face à 25,7 élèves en moyenne pour une heure de cours de spécialité Sciences économiques et sociales. A noter qu'en moyenne, 3,4 groupes de première et 2,8 groupes de terminale par établissement (la proposant) suivent la spécialité SES.
Dès lors au lycée et de façon globale, selon le service statistique de l'éducation nationale la part des heures assurées en groupe des professeurs des enseignements de spécialité mathématiques et sciences économiques et sociales (SES), “les plus souvent choisis en première à la rentrée 2020“, a fortement augmenté entre 2018 et 2020 (de 36 % à 55 % en mathématiques et de 41 % à 67 % en SES).
Il ajoute qu'avec la création de l’enseignement de spécialité humanités, littérature et philosophie (HLP), cette part augmente légèrement pour les professeurs de lettres (de 34 % à 36 %) et plus fortement pour les professeurs de philosophie (de 18 % à 24 %)“, tandis que les professeurs de physique-chimie et de SVT ont eux vu la part de leurs heures effectuées en groupe “augmenter plus significativement“ (respectivement de 61 % à 69 % et de 74 % à 81 %) en raison de choix récurrents concernant ces spécialités.
Sur la période précitée, on retrouve également une hausse des heures en groupe des professeurs d’histoire-géographie, de 31 % à 35 %, résultat doublement favorisé par la présence maintenue de la matière dans le tronc commun et la création de l’enseignement de spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP).
La note de la DEPP ici