Après 15 ans de baisse continue, le taux de redoublement “reste faible“ en seconde générale et technologique (DEPP)
Paru dans Scolaire le jeudi 16 décembre 2021.
Avec 5,686 millions d’élèves, les effectifs sont globalement stables dans le secondaire par rapport à 2020, alors que ceux de l’élémentaire diminuent de 1,1 % (- 44 500 élèves pour les 6-10 ans) aussi bien que du préélémentaire (- 35 000 élèves à 2, 3, 4 5 ans), indique le service statistique de l'Education nationale qui présente deux notes concernant les élèves du premier ainsi que du second degré à la rentrée 2021.
Dans le premier degré, se distingue une importante hausse des effectifs d’élèves de 2 ans, davantage dans le secteur privé (+ 6,7 %) que dans le public (+ 2,6 %). Plus globalement pour le 1er degré, les effectifs du privé hors contrat connaissent “une évolution positive, plus dynamique que lors des années précédentes“, avec une hausse de 11,8 % après des augmentations variant de + 1 % à + 10 % entre les rentrées 2015 et 2020. La scolarisation dans le secteur privé est plus fréquente dans l’enseignement élémentaire que dans le préélémentaire (14,7 % contre 13,3 %), et voit une forte variation selon les académies. Dans l’ouest de la France par exemple, les élèves fréquentent traditionnellement davantage les écoles du secteur privé (39 % à Rennes et 35 % à Nantes y sont respectivement scolarisés). À Paris, le secteur privé accueille un peu plus d’un quart des élèves du premier degré. Avec 3,3 %, c’est également dans la capitale que la proportion d’élèves du premier degré scolarisés dans une école hors contrat est la plus élevée du territoire métropolitain. Seules trois académies connaissent une croissance de leurs effectifs (Guyane,+ 3,4 %, Mayotte + 6,7 % et La Réunion avec + 0,3 %). Partout ailleurs, l’évolution est orientée à la baisse, en particulier à Paris (- 3,7 %).
À la rentrée scolaire 2021, 1 238 800 enfants (18,9 % des élèves) du 1er degré sont scolarisés dans l’une des 17 358 écoles situées en zone rurale. Elles accueillent en moyenne 71 élèves se répartissant dans 3,3 classes, contre 164 élèves répartis dans 7,4 classes en zone urbaine.
Sur une longue période, le taux de scolarisation des enfants de deux ans est “orienté à la baisse, indique la DEPP : de 35 % au début des années 2000, il s’est stabilisé autour de 11,5 % entre 2012 et 2018 avant de diminuer à nouveau au cours des deux années suivantes (- 2 points entre 2018 et 2020).“ Pour les enfants de 3 et 4 ans, alors que l’âge de l’instruction obligatoire est passé de 6 ans à 3 ans à la rentrée 2019, ce qui a entraîné “une hausse des taux de scolarisation à 3 ans et à 4 ans“, le service statistique de l'Education nationale constate que “cette hausse ne s’est pas poursuivie à la rentrée 2020“ probablement en partie en raison du “choix de certaines familles, dans le contexte de crise sanitaire, de différer l’entrée à l’école de leur enfant“.
Si la diminution de la taille moyenne des classes de CP et de CE1, autre mesure gouvernementale, se poursuit en éducation prioritaire (283 400 élèves concernés en 2021), il semblerait que ce soit au détriment des classes accueillant également des élèves d’autres niveaux (multiniveaux, ndlr), “devenues marginales“ l'année d'entrée en vigueur de la mesure, avant de se stabiliser.
Les taux de redoublements, avaient chuté entre 2014 et 2017. Après avoir fortement augmenté à la rentrée 2018, ils n’évoluent depuis presque plus, comme figés : 2 % en CP, 1,7 % en CE1, 1,4 % en CE2. Le taux de redoublement en CM1 est à 0,4 % et à 0,6 % en CM2.
Dans le second degré en revanche, le taux de redoublement est en chute libre depuis 2005. En 2021, le taux de redoublement “reste faible“ en seconde générale et technologique : il est de 2,9 % alors qu'il était de 14,7 % en 2005. De même, ce taux a fondu en première (de 7,8 % à 2,3 % en 15 ans) ainsi qu'en terminale générale (11,8 % en 2005 contre 1,7 % en 2021). La DEPP ajoute que “le taux de redoublement de troisième est le plus bas enregistré depuis vingt ans : il était de 6,6 % à la rentrée 2000 et a décru régulièrement pour atteindre le point bas de 2021 à 1,9 %".
Le nombre d’élèves augmente dans les formations générales et technologiques en lycée (+ 16 800 élèves), cependant qu'il décroît dans les formations professionnelles en lycée (- 11 000 élèves) et au collège (-5 400 élèves). Les effectifs des unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS) augmentent très fortement (+ 6,1 %), où ils sont 45 700 élèves inscrits. À la rentrée 2021, 87 100 élèves sont scolarisés en SEGPA, des effectifs stables.
Dans le secteur privé sous contrat, les effectifs des formations au collège augmentent de 3 300 élèves (soit + 0,5 %), tandis que dans le hors contrat ils augmentent de 10 %. La seule baisse concerne le secteur public (- 10 100 élèves, soit - 0,4 %). “Dans les formations professionnelles en lycée, les effectifs baissent à la fois dans le secteur public et dans le secteur privé“ constate encore le service statistique de l'Education nationale qui compte, à la rentrée 2021, 634 100 élèves scolarisés dans la voie professionnelle (hors apprentis) en lycée, soit 11 000 élèves de moins qu’en 2020 (- 1,7 %), une baisse qui suit celles de 2019, 2018 et 2017.
Enfin, les effectifs sont stables ou en léger recul en seconde professionnelle et en première année de CAP, mais la baisse des effectifs est particulièrement importante en deuxième année de CAP (- 6,9 %, soit 3 500 élèves en moins) et en première professionnelle (- 3 %, soit 5 400 élèves en moins), ce que la DEPP explique par “un retour de taux de sortie en cours de formation dans la voie professionnelle aux niveaux d’avant la rentrée atypique de 2020.". Par ailleurs, le taux de passage des élèves de troisième vers la voie professionnelle baisse encore en 2021 pour s’établir à 23,6 % contre 24,5 % en 2019.
La note sur le 1er degré ici
La note sur le 2nd degré ici