Marseille : les annonces de Jean Castex et les précisions de Benoît Payan
Paru dans Scolaire le mercredi 15 décembre 2021.
La situation des écoles à Marseille nécessite "une réponse d'urgence, une réponse dérogatoire avec une intervention de l'État inhabituelle", déclarait hier 14 décembre Jean Castex. Le Premier ministre était à l'école Ahmed Litim, où il a signé le protocole d'engagement de réhabilitation de 174 écoles sur les 472 que compte la ville. Il indique que 254 millions en autorisations d'engagement sont inscrits dans le projet de loi de finances pour 2022, auxquels s'ajoute "la garantie d'emprunt sur un volume de 650 millions" souscrit par la Ville. Il précise que le soutien de l'Etat montera "par différents canaux jusqu'à 400 millions".
Il évoque l'expérimentation de "chemins nouveaux", comme "l'autonomie des établissements", des responsabilités "plus importantes" pour les directeurs d'école, en allant "plus loin" que la loi Rilhac : "Dans 58 écoles de Marseille, des enseignants, des équipes pédagogiques ont fait le choix de s'engager dans ce projet pédagogique innovant, expérimental que le chef de l'Etat a appelé ici." Il évoque également une expérimentation de l'articulation des temps scolaire et périscolaire.
Sur son site, la ville de Marseille "dévoile son plan de rénovation des écoles" et rappelle que la situation est "préoccupante" dans 1/3 des écoles publiques de la ville. Certaines sont de "véritables passoires thermiques", près de 13 % connaissent "des problèmes d’infiltration", 24 % "des sanitaires défaillants", 30 % subissent des pollutions sonores, 70 et 72 % des problèmes de menuiseries ou des défauts d’étanchéité, 17 % présentent "un avis négatif de la commission de sécurité. Elle précise que "deux fois plus d'écoles délabrées se situent dans les quartiers Nord". Elle rappelle que 30 M€ ont permis "de réaliser les travaux les plus urgents (réfection de cours, réfection des façades, remplacement des menuiseries, sanitaires, remplacement de chaudières, travaux de sécurité incendie, désamiantage).
Le plan lancé hier dans le cadre d'un partenariat public-public (ville et Etat, ndlr) prévoit notamment des "mises aux normes sécuritaires et sanitaires (extraction de fumée, coupe-feu, points d’eau et des sanitaires) mais aussi des accès "aux cours de récréation, aux gymnases, aux bibliothèques" par l’école mais aussi par l'extérieur "pour que l’école reprenne sa place au centre des quartiers, comme un lieu de vie ouvert aux habitants, aux associations culturelles, sportives et d’aide aux devoirs", voire aux médecins (généralistes et pédiatres) ou des orthophonistes "pour que les enfants puissent être pris en charge". L'ensemble des travaux devrait prendre une dizaine d'années, indique Benoît Payan, sur France info ce 15 décembre. Il est "partant" pour des expérimentations portant sur "une approche plus globale du temps de l'enfant", mais, interrogé sur le recrutement des enseignants par les directeurs d'école, il pense que "ça a été abandonné", que "ça ne va pas se faire" et que ce serait contraire au code de l'éducation, il faudrait changer la loi pour que ça se fasse.
Sont prévus "814 millions d'euros pour la rénovation lourde des écoles", 208 millions d'euros pour la remise à niveau des autres écoles, 84 millions d'euros "pour aménager les écoles", 60 millions d'euros "pour répondre aux objectifs de réduction de la consommation énergétique".