Covid : Les annonces du Premier ministre et les "alertes sociales" déposées par le SE-UNSA et le SGEN-CFDT
Paru dans Scolaire le mardi 07 décembre 2021.
"Nous allons rehausser au niveau 3 le protocole sanitaire s’appliquant aux écoles primaires", a annoncé, hier 6 décembre, Jean Castex. Le Premier ministre indique que "la transmission du virus s’est en effet fortement accélérée chez les enfants de moins de 12 ans". A compter de jeudi prochain, ajoute-t-il, "le port du masque sera requis dans les cours de récréation et les sports collectifs avec contacts seront restreints. A partir de lundi prochain, les conditions de restauration seront aménagées en lien avec les élus locaux pour limiter les brassages. Nous maintiendrons notre politique de dépistage systématique de tous les élèves s’il y a un cas positif dans la classe et de fermeture de la classe au bout de 3 cas positifs."
Pour mémoire, au niveau 3, est prévu l'accueil en présentiel dans les écoles et collèges, en hybride ("selon le contexte local") au lycée. Le protocole sanitaire est le même qu'au niveau 2, sinon qu'à la cantine, pour les élèves du 1er degré, le brassage est limité "par classe". Les activités physiques et sportives en intérieur doivent être "de basse intensité" et compatibles avec le port du masque et les règles de distanciation (voir ici).
Le SE a aussitôt déposé une "alerte sociale". Le syndicat UNSA des enseignants juge "cette mesure insuffisante pour permettre à l’école de tenir, compte-tenu de l’ampleur de la 5e vague, des problèmes engendrés par la dernière révision du contact-tracing et de la situation catastrophique du remplacement des personnels absents". Il ajoute que les mesures prévues "seront difficiles à mettre en œuvre dans le contexte de tension actuelle", d'autant que manquent des remplaçants pour "pallier les absences des enseignants malades" mais qu' "il ne devrait plus être possible de répartir les élèves dans les autres classes avec le passage en niveau 3".
Le SGEN-CFDT dépose également "une alerte sociale préalable au dépôt d’un préavis de grève national pour les personnels exerçant dans les écoles maternelles et élémentaires, à compter du 07 décembre 2021 jusqu’au 7 juillet 2022 inclus" et il demande que soit engagée une négociation "dans les trois jours". Il dénonce les difficultés de la vie quotienne "depuis plusieurs mois, dans le contexte pandémique" des personnels du premier degré, qu'il s'agisse du suivi des informations sur les cas confirmés et les cas contacts, de la préparation des tests, de "la modification incessante de la programmation de l’enseignement pour s’adapter aux fermetures de classe", de l’accueil des élèves "lorsqu’un agent est absent et non remplacé", des espaces de restauration pour les enseignants, ou de "la poursuite du déploiement de dispositifs nouveaux comme l’évaluation des écoles". L'organisation syndicale dénonce en outre la difficulté de ventiler certaines classes, des fournitures de masques qui ne sont pas adaptées au contexte et qu'il faut "aller chercher à la circonscription ou à la DSDEN (la direction départementale, ndlr)". Il demande que soit prise en compte "l’impossibilité pour les enseignantes et enseignants d’assurer à la fois un enseignement en présentiel et un enseignement à distance", que "le ministère suspende la mise en œuvre de l’évaluation des écoles", que "l’État se substitue en urgence aux collectivités locales pour réaliser les travaux d’amélioration de la qualité de l’air là où ces travaux ne sont toujours pas conduits", que soient fournis "des masques chirurgicaux, FFP2 et inclusifs", et que "le ministère ouvre des négociations sur la reconnaissance de l’engagement de l’ensemble des personnels".