Enseignement agricole : “Les réformes menées à marche forcée, dans un climat de défiance vis à vis de ceux qui la servent, renforcent les inégalités sociales au lieu de les combattre“ (SNETAP-FSU)
Paru dans Scolaire le lundi 06 décembre 2021.
Le syndicat de l'enseignement agricole public a tenu son 29è congrès national à Saint-Avertin près de Tours fin novembre. Y ont été dénoncées les 190 suppressions de postes ainsi que les coupes budgétaires ces 3 dernières années, et le SNETAP-FSU crie à l'injustice. “RIEN à l’agriculture !“, alors que l’Éducation Nationale a obtenu 1500 équivalents temps-plein (ETP) en heures supplémentaires pour pallier les absences des périodes de confinement. L'organisation syndicale dénonce encore les propos du ministre délégué chargé des comptes publics Olivier Dussopt “considérant que de moindres suppressions d’emplois pour la rentrée 2022 constituent une réponse suffisante (sic) !“ En effet, 16 emplois seront supprimés au lieu des 110 inscrits au schéma d’emploi initialement prévu pour le budget 2022, dont 9 emplois pour le public et 7 le privé.
“Les réformes menées à marche forcée, a condamné le syndicat lors de son congrès annuel, dans un climat de défiance vis à vis de ceux qui la servent, renforcent les inégalités sociales au lieu de les combattre (marchandisation de la voie professionnelle, bac général au service du déterminisme social, moyens d’inclusion insuffisant).“ Il souhaite défendre “une autre conception de l’École“, pas uniquement “réduite à la formation et à l’insertion de bon.ne.s professionnel.le.s“, mais qui permette l’émancipation de citoyen.ne.s éclairé.e.s, doté.e.s d’esprit critique, vecteur.rice.s des valeurs fondatrices de notre République fraternelle“. Le SNETAP estime que “les établissements scolaires ne sauraient évidemment être les ‘réceptacles‘ du Service National Universel promu par l’actuel gouvernement".
Il dénonce de plus un paysage délétère où la laïcité est “dévoyée et instrumentalisée à dessein“ par un gouvernement qui n’hésite pas à “brouiller son sens dans une grande campagne d’affichage, ou encore à évoquer un prétendu islamo-gauchisme qui gangrènerait nos universités…“
Concernant l’enseignement agricole public, le SNETAP-FSU compte lutter “pour qu’une stratégie et un plan ambitieux soient enfin mis en œuvre à la mesure (des) enjeux (...). Il travaillera en ce sens avec ses partenaires du CDDEAP (Comité de défense et de développement de l'enseignement agricole public) dont la Confédération paysanne. Il ajoute vouloir “intensifier sa lutte contre les officines privées qui (...) investissent dans l’enseignement agricole privé". Il fait valoir que le 7ème schéma national des formations est “toujours dans les limbes“ (les orientations pour l’enseignement agricole de 2021 à 2025 sont censées être fixées pour la période 2021-2025, ndlr) et il ambitionne d'obtenir un développement de l’offre publique d’enseignement et de formation agricole.